Parole & Musique sera désormais une publication exclusivement web.

Aujourd’hui, nous tournons définitivement la page afin de concentrer nos efforts sur l’édition numérique de notre magazine. Ceci nous permettra de réagir plus rapidement et avec une plus grande souplesse afin de livrer à nos membres, licenciés, et à tous les lecteurs intéressés, des contenus de grande qualité sur les scènes musicales canadienne et québécoise en constante évolution.

Cette édition exclusivement Web sera plus ouverte et accessible que jamais auparavant, et les lecteurs pourront même commenter chacun des articles. De plus, par la nature même du Web, le magazine bénéficiera désormais d’une distribution internationale instantanée et sera accessible sur toutes les plateformes (mobile, tablette, ordinateur), partout et en tout temps, pour peu que vous ayez une connexion Internet.

Les articles seront toujours frais, mis en ligne dès qu’ils sont prêts.

Le ratio des membres de la SOCAN qui auraient aimé que l’on parle d’eux et l’espace éditorial disponible dans la version imprimée du magazine était d’environ 20 contre 1. Il en résultait que même des membres de la SOCAN qui auraient vraiment mérité une couverture ne pouvaient en bénéficier. Avec l’arrivée de l’édition Web, il n’y aura plus de contrainte d’espace, ce qui nous permettra non seulement de faire plus de place à nos membres, mais également à tous ces utilisateurs de musique qui souscrivent à notre programme Autorisé à vous divertir de la SOCAN. En un mot comme en mille, nous serons en mesure de vous offrir infiniment plus d’information.

Avec notre édition trimestrielle, vous n’aviez d’autre choix que d’attendre trois mois pour avoir des nouvelles de vos collègues de la SOCAN, ce qui signifiait parfois que le contenu du magazine ne semblait pas toujours très à jour. Grâce à l’édition en ligne, les articles seront toujours frais, mis en ligne dès qu’ils sont prêts, et colleront ainsi de beaucoup plus près à une information qui ne prend pas le temps de s’arrêter pour qu’on l’imprime.

Il va sans dire que la production de l’édition imprimée dans les deux langues officielles — mise en page, impression, frais de port, etc. — nous coûtait excessivement cher — plusieurs centaines de milliers de dollars — et ces coûts augmentaient chaque année. Désormais, nonobstant les coûts de production des textes et des images — qui représentent une infime fraction des coûts de production du magazine, même s’ils sont du plus haut calibre —, nous pourrons mettre cet argent entre les mains de nos membres.

Impossible d’ignorer les coûts pour l’environnement que représentait l’édition imprimée. En 2013 seulement, nous avons imprimé 1,6 million de pages, ce qui représente un nombre considérable d’arbres. Avec une édition exclusivement Web, nul besoin d’abattre un seul arbre, en plus d’éviter l’impact environnemental des presses d’imprimerie requises pour préparer 50 000 copies et les expédier d’un bout à l’autre de notre vaste pays.

Depuis 20 ans, la SOCAN a su tirer parti du numérique pour mieux rester en contact avec ses membres, de façon innovante et peu importe où ils se trouvent. Nos réseaux sociaux totalisent plus de 30 000 adeptes, tandis que notre site Web (socan.ca), notre magazine en ligne (magazinesocan.ca), le blogue SOCAN (socanblog.ca), ainsi que le rapport annuel en ligne (rapportannuelsocan.ca) informent un nombre croissant de membres et d’internautes, grâce, notamment, aux versions mobiles de notre site Web et du magazine en ligne. La migration en ligne complète du magazine n’est qu’une étape nécessaire dans notre adaptation aux nouvelles technologies. Paroles & Musique fera d’ailleurs l’objet d’une refonte graphique au cours de l’année 2015 et nous sommes sûrs que cela nous permettra de vous offrir la meilleure expérience utilisateur qui soit.

Il y aura bien sûr quelques nostalgiques parmi vous qui s’ennuieront de tenir un exemplaire physique, imprimé, entre leurs mains quatre fois par an. Malheureusement, il n’en demeure pas moins que le papier ne nous permettait pas de réagir rapidement à l’actualité, qu’il était dispendieux, qu’il nous imposait une contrainte d’espace et qu’il était particulièrement nocif pour l’environnement. Une migration complète vers Internet tombe sous le sens, ne serait-ce que parce que cela nous permet de dédier tout notre temps et nos efforts à créer une version numérique qui soit encore meilleure.

Nous fermons donc les livres sur la version imprimée, mais l’histoire, elle, n’est pas terminée. Elle se poursuit, meilleure que jamais sur socanmagazine.ca. Merci de faire partie de cette histoire, tournons la page et écrivons les chapitres suivants ensemble!



Chaque année en juin, à l’occasion de notre assemblée générale annuelle, nous passons en revue et évaluons les accomplissements du dernier exercice. L’AGA qui a eu lieu la 16 juin à Toronto et les assemblées de membres qui ont été organisées à Montréal, Vancouver, Los Angeles et Nashville témoignent des efforts que déploie la SOCAN pour se rapprocher de ses membres dans la plus grande transparence. Au risque de nous répéter, revenons aujourd’hui sur quelques-uns des accomplissements qui ont été mentionnés à la dernière AGA, lors de laquelle ont par ailleurs été annoncés les résultats de l’élection du conseil d’administration de 2015-2018. Nous y reviendrons un peu plus loin.

Rappelons tout d’abord que, en 2014, la SOCAN célébrait le 25e anniversaire de son activité comme organisation de droits d’exécution (ODE) au Canada.

Dans le cadre de l’exercice de réinvention auquel elle s’adonnait déjà, la SOCAN a mis en œuvre de nombreux changements et innovations en 2014, notamment le trophée présenté pour la première fois aux récipiendaires des prix spéciaux du 25e Gala de la SOCAN.

Connecter le monde à la musique et assurer que nous soyons tous rémunérés équitablement pour les utilisations publiques qui sont faites de nos œuvres sont des activités qui nous passionnent.

La nouvelle signature de la SOCAN, « musique. monde. connectés. », décrit parfaitement l’œuvre de notre organisation. Connecter le monde à la musique et assurer que nous soyons tous rémunérés équitablement pour les utilisations publiques qui sont faites de nos œuvres sont des activités qui nous passionnent et des concepts pour la protection desquels nous sommes engagés à ne jamais cesser de nous battre. Ce n’est pas par hasard  que la SOCAN introduisait l’année dernière « le SOCAN », le premier trophée musical au monde à être lui-même un instrument de musique. C’était une façon de montrer publiquement que notre œuvre a un seul et unique maître : la musique.

Une de nos principales activités de l’année dernière a été l’aménagement du nouveau bureau de la SOCAN à Montréal, dont le déménagement au début de 2015 a été suivi d’une certaine réorganisation et de quelques changements de personnel. Nous avons eu le plaisir d’accueillir Geneviève Côté, précédemment membre éditrice du conseil d’administration de la SOCAN, comme première chef des Affaires du Québec. En vertu de notre règlement électoral, c’est à Patrick Curley, de Third Side Music, qu’il est revenu de la remplacer comme membre du conseil.

La SOCAN a connu une année d’activité intense en 2014 au niveau du droit d’auteur en réponse aux initiatives de la Commission du droit d’auteur du Canada et du Département de la Justice (DOJ) des États-Unis, deux organisations qui ont eu un impact majeur sur nous, les auteurs-compositeurs et éditeurs de musique, dans la mouvance des organisations de droits d’exécution.

Au Canada, la Commission du droit d’auteur a rendu une décision très favorable sur le Tarif 22.D relatif aux exécutions d’œuvres audiovisuelles (AV) sur Internet. En ce qui a trait au Tarif 22.D.1 sur les services audiovisuels en ligne, le taux homologué pour les webémissions audiovisuelles a été établi à 1,7 pour cent pour les années 2007 à 2010 et à 1,9 pour cent pour les années 2011 à 2013. S’ajoutant à d’autres volets du tarif 22, ces tarifs ont procuré des revenus de plus de 12 millions $ à la SOCAN en 2014, ce qui a permis au Comité des tarifs, des licences et des répartitions et au conseil d’administration d’approuver dès 2014 la création d’un bassin de répartition Internet consacré à la distribution de ces nouveaux revenus audiovisuels en ligne.
Aux États-Unis, nous avons suivi de près la situation de l’ASCAP et de BMI, qui doivent composer avec le système des décrets de consentement (consent decrees) établi il y a plusieurs décennies par le DOJ pour protéger le marché contre les pratiques anticoncurrentielles. Ces décrets de consentement et certains jugements récents ont créé de nombreux problèmes pour les éditeurs et les ODE des États-Unis quant à la possibilité, pour les éditeurs, de retirer certaines œuvres des ententes générales et de négocier des ententes directes pour ces dernières, les tribunaux américains insistant sur le maintien de la loi du « tout ou rien » dans la relation entre les éditeurs et les ODE. La situation évolue toutefois, et tandis que nous évaluons les impacts potentiels de nouvelles décisions dans ce domaine, nous continuons de chercher à découvrir de nouvelles opportunités de réussite dans l’univers changeant de la gestion des droits.

En 2014, la SOCAN a poursuivi sur la lancée de son exercice d’innovation et de modernisation en continuant de développer son nouveau système informatique BEST (Buniness Enterpsise Solution for Tomorrow) afin de pouvoir traiter les quantités sans cesse plus volumineuses de données qui sont requises pour le suivi de milliards d’exécutions d’œuvres musicales dans l’univers numérique. Les premiers composants du système, soit le module financier et le module de suivi des problèmes, ont été déployés en 2014. Dans un proche avenir, BEST prendra en charge les fonctions d’information sur les Licences, le Répertoire et les Exécutions, et le système deviendra pleinement opérationnel d’ici la fin de 2016.

En 2014, la SOCAN a poursuivi sur la lancée de son exercice d’innovation et de modernisation.

Outre ces activités, nous nous sommes acquittés d’une multitude de tâches dans le cadre des responsabilités annuelles du conseil d’administration, du Comité exécutif de gouvernance, du Comité de l’identification et de la gestion des risques, du Comité des tarifs, les licences et des répartitions et du Comité des membres : examen et suivi des budgets et prévisions financières de la SOCAN, gestion de ses investissements et autres activités financières, évaluation à 360 degrés de la performance du chef de la direction Eric Baptiste, autoévaluation rigoureuse du conseil d’administration et rétroactions mutuelles de pairs, supervision de nombreux événements (incluant l’AGA et les deux éditions du Gala de la SOCAN) et révision de nos stratégies, politiques et activités de communication.

Enfin, la SOCAN a donné une suite importante à sa prise en charge du Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens (PACC) en l’aidant à lancer son nouveau site Web ainsi qu’un programme éducatif préparé en collaboration avec l’entreprise Magic Lantern Media et basé sur le pouvoir de la chanson comme instrument d’apprentissage dans une variété de matières scolaires. Le PACC a également annoncé la création d’un nouveau partenariat avec la SRC qui lui permettra d’organiser dès 2015 une série de cérémonies mensuelles d’intronisation de classiques de la chanson revisités par des artistes contemporains.

La SOCAN, son conseil d’administration et son personnel ont donc vécu une année 2014 sous le signe de l’activité et de la transformation et rendu possibles des changements qui aident aujourd’hui la SOCAN à demeurer à l’avant-garde des organisations de droits d’exécution à travers le monde.

Au moment où nous abordons la seconde moitié de 2015, il est clair que les travaux réalisés au cours du dernier exercice ont largement préparé le terrain pour les activités passionnantes dont nous continuerons de vous informer pendant le reste de l’année. Un nouveau conseil d’administration ayant été élu cette année (on en trouvera la composition ici sur le site de la SOCAN), je tiens à remercier les deux administrateurs sortants, l’auteur-compositeur Jim Vallance et Neville Quinlan, de Peermusic, de leurs importants apports aux travaux du conseil de la SOCAN au cours des dernières années. Nous accueillons en revanche deux nouveaux administrateurs, Robert Ott et Safwan Javed, auxquels je souhaite la plus cordiale bienvenue au sein du conseil. Sous la direction d’une équipe aussi variée et aussi distinguée, le mandat de 2015-2018 augure merveilleusement bien pour l’avenir de la SOCAN.



Tout est une question d’équité.

Il faudrait vraiment avoir vécu en ermite pour ne pas être au courant du débat qui fait rage au sujet des taux de redevances et de la valeur de la musique dans le monde en constante évolution de la musique numérique et en ligne. En fin de compte, la question est simple: «Qu’est-ce qui est équitable?» De toute évidence, la chaîne de valeur du monde de la musique comprend de nombreux maillons importants et, dans un écosystème où règne le respect, toutes les parties doivent se partager équitablement les revenus qui sont générés. Sans les artistes et leurs chansons, les maisons de disque et les services musicaux qui distribuent et facilitent l’accès à cette musique, notre monde serait un endroit bien triste et silencieux.

L’importance de la musique dans notre évolution et nos civilisations remonte à l’aube de l’humanité. En d’autres mots, la musique existait bien avant l’industrie de la musique, et elle existera encore bien après que les méthodes actuelles de diffusion seront devenues archaïques et primitives.

Tout comme la musique et son industrie ont survécu à toutes ces transitions, nous survivrons aussi, en innovant et en nous réinventant.

L’industrie telle que nous la connaissons est née et a évolué au cours du dernier siècle, même si les droits d’exécution et l’édition musicale ont vu le jour vers la fin du 16e siècle. Tout au long du 20e siècle, des modèles d’affaires ont pris forme et les rôles respectifs des créateurs, des musiciens, des éditeurs, des radiodiffuseurs et des maisons de disque sont devenus ce que nous connaissons aujourd’hui, pour le meilleur et pour le pire. Il n’en demeure pas moins que nous reconnaissons à peine cette industrie, aujourd’hui, tout comme nous l’avons fait à chaque changement technologique majeur qu’elle a traversé, que ce soit du passage des pianos mécaniques aux enregistrements phonographiques ou de l’ère de la radio à l’ère d’Internet.

Mais tout comme la musique et son industrie ont survécu à toutes ces transitions, nous survivrons aussi, en innovant et en nous réinventant, en bâtissant sur ce que les systèmes en place ont de meilleur tout en trouvant de nouvelles voies qui puissent, espérons-le, traiter tous les ayants droit équitablement, de manière transparente et respectueuse.

La plupart de ces nouveaux services de diffusion musicale numérique, bien qu’ils ne soient pas encore profitables — ou très peu —, génèrent malgré tout des millions de dollars pour leurs actionnaires et leurs hauts dirigeants, mais alimentent très peu la chaîne de valeur en faveur des créateurs. De même, les fournisseurs majeurs de service Internet, qui sont instrumentaux à la libre circulation de la musique et des autres propriétés intellectuelles, profitent grassement de cette circulation et ne contribuent rien en retour.

Il ne fait aucun doute que la situation actuelle doit changer. Lors d’un récent congrès du CIAM (Conseil international des créateurs de musique) à Nashville, un rapport intitulé Fair Compensation for Music Creators in the Digital Age commandité par Music Creators North America (MCNA) ainsi que d’autres alliances internationales de créateurs et avec le soutien de la SOCAN, a été déposé. Ce rapport, qui s’inscrivait dans l’initiative Fair Trade Music, a immédiatement été entériné par la CISAC (Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeur). Ses principales conclusions démontraient que jusqu’à 80 pour cent des revenus générés par les services de diffusion en continu devraient être versés de manière transparente aux ayants droit, et il recommandait également une répartition 50-50 en ce qui a trait aux compositions et aux enregistrements. Bref, ce rapport pointait sans ambiguïté vers une approche juste et irréprochable de la redéfinition du concept d’équité.

Alors que ce débat continue, il est désormais grand temps que tous regardent dans la même direction afin que nous retrouvions notre chemin.