Quand l’auteur-compositeur et producteur Rob Wells explique sa préférence pour les collaborations plutôt que la création solo, c’est vers les analogies sportives qu’il se tourne. « Une coécriture, c’est comme découvrir comment jouer au tennis », explique-t-il. « On commence par jouer seul en frappant la balle contre un mur. On finit par comprendre comment la balle reviendra vers nous », poursuit-il. « Mais quand on commence à jouer avec quelqu’un d’autre, on n’a aucun moyen de savoir comment la balle nous reviendra. Aucune idée si elle ira vars la gauche, la droite, le haut, le bas ou dans le filet », conclut-il.
Wells a remporté trois Prix No. 1 SOCAN :
* « All About Me », interprétée par Matt Dusk en 2006
* « Comme Avant », interprétée par Marie-Mai en 2011
* « Un coup sur mon cœur » interprétée par Marc Dupré en 2013
Nous l’avons joint chez lui à Pickering, ON, où il est en confinement avec sa famille de cinq enfants et il poursuit son explication. « C’est lorsque j’ai commencé à collaborer avec d’autres gens et beaucoup de gens différents que j’ai commencé à vraiment trouver la joie de la création et de la production musicale. »
Cette joie s’est accompagnée de plusieurs prix et distinctions, dont trois Prix #1 SOCAN, plusieurs certifications de ventes multi-Platine, Platine et Or, et une discographie qui inclut des succès pour une cavalcade de vedettes internationales et canadiennes et une variété impressionnante de styles musicaux : Justin Bieber, Ariana Grande, Corey Hart, Randy Bachman, The Backstreet Boys, Serena Ryder et Selena Gomez.
Wells se tourne de nouveau vers le sport lorsque vient le temps de donner des conseils aux débutants. Il compare le processus d’un auteur-compositeur à celui d’un culturiste. « Le premier jour où vous allez au gym, vous soulevez des poids d’un kilo et ça vous semble vraiment ridicule et stupide, mais après une demi-heure vous réalisez que “Wow, mes bras deviennent un peu douloureux”. Vous augmentez les poids au fil du temps jusqu’à ce que, après quelques années, vous vous retrouvez sur le banc à faire des haltères de 115 kilos. C’est un processus qui prend du temps, il n’y a pas de raccourci entre le point A et le point B. »
Vous travaillez sur cette première chanson, comme il le dit, « en trouvant une mélodie, des accords, des paroles simples, et puis vous ne vous attardez pas sur cette chanson, mais vous passez à l’écriture d’une autre. Termine ça en une journée, puis passe à une autre et une autre. Au bout d’un an, tu vas regarder en arrière et te dire “Wow, j’en reviens pas comme ces vieilles chansons sont pourries, mais écoutes ce que je fais maintenant !” La qualité de ton travail augmente exponentiellement quand tu commences à collaborer avec d’autres artistes. » Et si vous travaillez comme Wells, les « Wows » seront nombreux.
« La qualité de ton travail augmente exponentiellement quand tu commences à collaborer avec d’autres artistes »
Inévitablement, vous aurez envie de pousser le contrôle que vous avez sur le produit fini en commençant à produire vous-même. « À mes débuts, j’écrivais des chansons et c’est l’interprète qui choisissait son producteur. Très souvent. Et j’étais très déçu quand j’entendais le résultat. Rien à voir avec l’ego. C’est juste que pour moi, la musique et tellement émotionnelle et communicative. En étant responsable de la production de mes chansons, je suis en mesure de communiquer exactement l’émotion que je cherche à transmettre. »
Même lorsqu’il a son chapeau de producteur, Wells place toujours la chanson à l’avant-plan. « Je ne pense pas à la production tant que la chanson n’est pas terminée », dit-il. « Une fois la chanson écrite, je me concentre sur le refrain. Le refrain est la partie la plus importante de la production, j’essaie de le rendre le plus imposant possible avec le moins d’instrumentation possible. Comme ça, tu pars d’un refrain qui sonne comme une tonne de briques sans tomber dans le piège de la sur-production, et tu rebrousses chemin en simplifiant les choses pour ton prérefrain, en simplifiant encore plus pour tes couplets et en simplifiant vraiment beaucoup pour ton intro. »
« Si tu travailles dans l’autre direction, en commençant par l’intro et en ajoutant plus d’instruments pour le couplet, encore plus pour le prérefrain, quand t’arrives au refrain, c’est presque cacophonique et assurément sur-produit. »
Wells a enseigné à l’Institut Harris et à la Lakefield College School, mais les producteurs et compositeurs débutants peuvent en apprendre plus directement de lui grâce à sa série de tutoriels sur YouTube (comme le premier, intégré dans cet article).