La carrière de Tarun Nayar se déroule autant sur scène que hors scène. Le membre fondateur du groupe Delhi 2 Dublin, cofondateur — en compagnie d’Asad Khan — du label numérique Snakes x Ladders, et imprésario est devenu, en 2019, le directeur général de 5XFest après avoir été son directeur artistique depuis 2016.
Auparavant connu sous le nom de City of Bhangra, ce festival de Vancouver avait réussi à faire connaître la culture punjabi traditionnelle à Vancouver, mais le nombre de participants et l’intérêt en baisse ont signalé que le temps était venu pour un peu de renouveau. C’est donc ainsi que 5XFest, un festival sud-asiatique millénarial inspiré par SXSW et le festival Afropunk, a officiellement été lancé en 2018.
Durant les 15 années qu’il a consacrées à jouer du tabla — il a une formation classique en musique indienne qu’il a plu tard transposée dans la création de musique fusionnant des influences de partout à travers le monde au sein de Delhi 2 Dublin — Nayar a remarqué une absence notable parmi les visages devant qui il jouait.
« Tellement de jeunes de l’Asie du Sud grandissent en jouant de la musique et la musique est une part très importante de notre culture, explique-t-il. Malgré cela, il n’y avait virtuellement aucun visage indien dans tous ces festivals dans lesquels nous jouions — essentiellement dans des espaces non-sud asiatiques comme Burning Man ou un festival complètement dingue à Bali —, que ce soit sur scène ou dans la foule. Je me suis rendu compte qu’il y avait quelque chose qui clochait, a fortiori ici, au Canada. »
C’est ce qui a motivé la création du 5XFest. « Les jeunes sud asiatiques doivent décider s’ils veulent aller dans un mariage pour écouter de la musique sud-asiatique ou dans un club pour écouter du Drake », poursuit Nayar. « Ils n’ont aucun endroit où être totalement eux-mêmes. Nous sommes le seul festival en son genre an Amérique du Nord et possiblement au monde. J’ai été dans un grand nombre de festivals en Inde et en Asie, et nous sommes les seuls à être le porte-étendard de la culture sud-asiatique de manière significative tout en rejoignant les jeunes. »
Lorsqu’il ne travaille pas depuis son bureau à la maison, Nayar rejoint l’équipe du 5XFest. Il s’agit d’une équipe « tissée très serrée » de quatre personnes qui passe à plus de 100 personnes (incluant les bénévoles et les bénévoles expérimentés baptisés « special ops ») à mesure que l’événement approche, en plus de l’équipe de marketing numérique Skyrocket. Le festival a également créé une équipe dédiée au projet 5X Press, une nouvelle initiative qui s’affaire à créer un engagement à l’année et qui rejoint 10 000 abonnés chaque semaine. « On parle de toutes les choses intéressantes qui se passent dans la sphère sud-asiatique un peu partout dans le monde », explique-t-il.
Nayar croit que toutes ces initiatives aideront les jeunes sud-asiatiques à tisser des liens avec leur famille globale. « Il y a un tas de jeunes cool qui font des trucs vraiment super et ils n’ont pas d’opportunités », dit-il. « Dans mon expérience, si on leur donne des opportunités, il est pratiquement sûr que vous n’en reviendrez pas de voir de quoi ils sont capables.
Les conseils de Tarun pour vous préparer au succès
Sachez ce que vous voulez : « C’est utile d’avoir des objectifs robustes, un bon sens des affaires et des attentes réalistes. J’offre des conseils et de l’orientation à plein de gens, mais l’artiste que j’ai décidé de gérer, Khanvict, est une personne qui sait connecter avec les gens. Je n’aurai pas à passer trois ans à me demander si les gens vont aimer ce qu’il fait, parce qu’il fait déjà un malheur en Asie du Sud depuis plusieurs années. Il est venu me voir avec un objectif spécifique : “je veux vraiment jouer dans des festivals et des événements grand public.” C’est un problème très spécifique et on travaille très fort. »
Être prêt : « On nous pose tellement de questions. Les jeunes m’écrivent et me disent “Yo, je veux que tu sois mon gérant.” OK, alors envoie-moi tes liens. Mais ils n’ont pas encore de musique à me faire écouter. Ils n’ont pas de présence sur les réseaux sociaux. Tu veux que je gère quoi, exactement ? »
Il faut que ça clique entre un gérant et son artiste : « On investit énormément de temps à bâtir la carrière de quelqu’un et à les aider à passer à un niveau supérieur. Il faut vraiment que ce soit une personne que j’aime vraiment en tant qu’artiste et en tant que personne. »