Cela peut surprendre tous ceux qui ont entendu les hymnes R&B énergiques et sans concession d’Ebhoni, mais l’artiste hip-hop de Toronto affirme qu’elle n’a pas toujours été capable de s’exprimer. Elle se décrit elle-même comme quelqu’un qui a gardé ses émotions à l’intérieur et qui, par conséquent, a gardé ses sentiments en dehors de sa musique.

Tout cela a changé avec son dernier simple, « Rep It », un morceau lent et émotionnel baigné d’une mélodie sulfureuse. « J’étais dans une relation qui n’était pas la meilleure, et j’avais tellement de choses à gérer », explique Ebhoni à propos des origines de « Rep It ». « Le seul moyen que j’avais de vraiment gérer ça, c’était la musique. »

Son processus d’écriture de chansons a changé pour permettre plus de vulnérabilité. « J’allais à la salle de bain et j’écrivais, tout simplement », dit-elle. « Ce n’était pas comme si j’écrivais en suivant le rythme, mais plutôt comme si j’exprimais ce que je ressentais. Mais c’était si facile pour moi d’écrire, parce que c’est presque comme si je racontais une histoire. »

Pendant la pandémie, Ebhoni a également construit un studio maison dans sa maison d’Atlanta – elle partage son temps entre cette ville et Toronto – et a commencé à perfectionner ses compétences en matière de production. Le studio lui donne l’occasion de mettre davantage la main à la pâte pendant la production, ce qui, selon elle, l’aide à mieux articuler exactement le son qu’elle veut donner à une chanson.

« La dernière chose que je voulais, c’était d’entrer dans une pièce et de ne pas avoir le contrôle de mon environnement, de mon art », dit-elle. « [La production] est très dominée par les hommes, et surtout en tant que femme, je ne veux jamais [me sentir] dominée dans une session consacrée à ma musique. »

Bien qu’Ebhoni vienne de sortir son EP X plus tôt cette année, elle va lancer un nouveau projet plus tard cet été. Résultat de ces sessions d’écriture plus personnelles, les nouvelles chansons sont un mélange de R&B, de hip-hop et de quelques influences caribéennes. « C’est émotionnel, réel, brut, et très expérimental », dit-elle. « Je ne pense pas que les gens s’attendent à ça. »



« Le changement et goût de l’aventure, c’est ce qui nous a toujours motivés ». Joint à Kinshasa, où il a passé une partie de cette année de pandémie en compagnie de quelques amis du collectif Moonshine, Pierre Kwenders résume la folle aventure de ces soirées dansantes, nées à Montréal il y a sept ans et devenues un phénomène mondial depuis.

À l’origine, Moonshine, imaginé par Kwenders et son ami d’enfance, Hervé Kalongo, servait à remplir un trou dans la nuit montréalaise. Une fois par mois, les soirs de pleine lune, la joyeuse bande organise des soirées dansantes où les rythmes électroniques funky se mêlent aux musiques d’Afrique, bien sûr, mais d’Amérique du Sud, des Antilles et d’ailleurs.

« Au départ, c’était vraiment un truc d’initiés, explique San Farafina, l’une des DJ du collectif. Moonshine était une scène importante pour les clubs kids de couleur, qui se voyaient enfin représentés. Peu à peu, on a attiré des gens de la diaspora qui venaient de tous les quartiers de Montréal et qui n’étaient pas du tout des habitués de la scène des clubs. Tout le monde s’est retrouvé dans cet esprit ouvert et accueillant. »

Malgré une popularité croissante (et une expansion qui les a menés de Paris à Santiago, en passant par Kinshasa et Lisbonne), les soirées Moonshine ont gardé le même concept : un lieu différent à chaque fois, dévoilé aux fêtards via message texte, d’où le nom de la série de mixtapes SMS for Location – dont le quatrième volume vient tout juste de paraître. Encore une fois, le noyau central, dont fait partie Kwenders, s’ouvre à des collaborateurs d’Afrique (l’électro congolaise domine), de France (Bamao Yendé, de Boukan Records), des USA (avec la participation de l’incroyable Georgia Anne Muldrow) et d’ailleurs. Malgré l’éclectisme des collaborations, une véritable cohésion artistique est établie, du premier au dernier morceau.

« On essaie toujours de raconter une histoire avec SMS for Location, explique Pierre. On veut qu’en écoutant ces compils, les gens aient l’impression de vivre une soirée Moonshine : ce volume 4 commence dans le rythme, mais très doucement, avec Bamao, puis on a un gros moment où la musique africaine domine, puis un peu d’expérimentation, parce que le style Moonshine c’est aussi ça. Et on termine la soirée tout en douceur avec ZutZut… on bouge toujours les hanches, mais plus lentement… »

Privé de soirées durant la pandémie, la bande de Moonshine s’est concentrée sur les autres facettes de sa « marque », travaillant sur la mixtape, le documentaire et sur l’aspect mode, géré par Hervé, qui tente de mondialiser le concept très congolais de la sape, l’art de l’élégance flamboyante. « La soirée n’a lieu qu’une fois par mois alors c’est l’occasion de se mettre bien ! Notre ligne des vêtements, c’est l’occasion de décliner la philosophie Moonshine à travers d’autres formes d’expression », explique Hervé.

Après la mode et la musique, le collectif s’est lancé dans la réalisation d’un documentaire. « Au début de la pandémie, on s’est interrogés sur l’avenir de Moonshine et c’est là que l’idée du film est arrivée. Pierre et moi on vient assez souvent au Congo; c’est là d’où on vient, après tout. On s’est fixés à Kinshasa pour documenter le nightlife local et la création de SMS for Location Vol. 4. Notre docu, Zaïre Space Program, va voir le jour en 2022. »

C’est ce qui explique la présence du groupe au Congo, un retour aux sources pour les deux fondateurs. « Quand j’ai commencé à faire de la musique au Canada, c’était ma culture congolaise que je voulais partager avec mon pays d’accueil, explique Pierre Kwenders. Ça allait de soi que nous allions revenir, pour exporter ce qu’on fait à Montréal, mais aussi pour aller se nourrir de ce qui se fait là-bas et développer de nouvelles collaborations. »



C’est l’histoire d’une démarche intérieure.

Inside, le huitième et plus récent album du groupe indie vancouverois Mother Mother a obligé l’auteur-compositeur Ryan Guldemond à modifier une démarche créative qui avait fonctionné pour lui sur les sept albums précédents.

Guldemond, qui est également le chanteur et le guitariste du groupe – lequel rassemble sa sœur Molly aux voix et aux claviers, Ali Siadat à la batterie et Mike Young à la guitare basse – trouve normalement son inspiration dans les voyages, l’aventure, les interactions personnelles et les contacts avec le monde extérieur.

Autant de choses interdites par une pandémie qui, depuis 15 mois et peut-être plusieurs encore, force tout le monde à s’isoler pour enrayer la propagation. Les circonstances ont donc obligé Guldemond à regarder au fond de lui-même : une première.

Une exploration approfondie

« C’est devenu une exploration interne loin du monde, des gens et des endroits », explique l’artiste vancouverois en parlant des 14 chansons d’Inside. « Je crois que tu dois prêter une oreille plus attentive et faire preuve de plus de patience quand l’exploration porte sur toi-même plutôt que sur le monde extérieur. Il y a moins de stimulation. Mais quand tu te connectes à la nature infinie de ton âme, ça peut devenir quelque chose d’assez puissant, et je pense que ça peut engendrer une musique passablement forte. »

Mais le concept d’Inside a autant à voir avec la présence forcée de la COVID-19 dans nos vies qu’avec l’introspection de Guldemond. « Les concepts sont peut-être meilleurs quand ils sont un peu flous plutôt que parfaitement précis », explique-t-il.  « Au départ, je les attribuais à la pandémie, aux ordres de rester à la maison, à l’isolement, puis la métaphore s’est étendue à un voyage à l’intérieur de moi-même. Donc c’est pas mal large, pas mal basique et pas mal universel. »

C’est parce que l’année 2020 a été une période transformatrice pour Guldemond personnellement qu’il a pu écrire une chanson réflexive comme « Sick Of The Silence », une chanson introspective comme « Weep » et une chanson rassurante comme « I Got Love ».

Une année transformatrice

« Je sais que j’ai beaucoup changé en 2020 pour un tas de raisons, mais la musique, je pense, a aidé elle aussi à orchestrer ce changement », reconnaît-il. « Je me suis beaucoup radouci, j’ai cessé d’avoir besoin de me montrer autrement que ce que je suis, c’est-à-dire une personne plutôt douce, en fin de compte. »

« J’ai passé beaucoup de temps à essayer de me durcir, peut-être pour protéger une certaine vulnérabilité, et j’essaie de me débarrasser de ça depuis sept ou huit ans. Mais, cette année, trois choses – la pandémie, l’écriture de cet album vraiment introspectif et une sérieuse blessure au dos – m’ont ramené à l’essentiel et donné une certaine douceur, ce que je considère comme une bonne chose. »

Décrivant sa blessure au dos, Guldemond explique qu’il s’agissait d’une « entorse lombaire [7e vertèbre] » causée par « un excès de zèle » pendant ses exercices physiques. « J’ai tendance à aller trop loin… à atteindre un haut sommet grâce à des raccourcis », confesse-t-il. « Je me suis rappelé que je pouvais faire du yoga, de l’haltérophilie et du vélo dans la même journée, et c’est ce qui a provoqué l’entorse. Pour moi, le symbolisme est encore plus grand : je n’étais pas à l’écoute de mon corps, j’allais trop vite, et c’est pour ça que j’ai été forcé d’écouter plus attentivement. »

Guldemond se dit reconnaissant de cette leçon de vie et se promet de l’appliquer à sa créativité. « Je serai davantage à l’écoute et je me montrerai plus patient », espère-t-il. « Je cesserai probablement de forcer les choses. »

La révélation de TikTok

Alors que les membres de Mother Mother enregistraient Inside, ils ont appris que certains de leurs classiques comme « Hayloft », « Arms Tonight » et « Wrecking Ball » faisaient un tabac sur TikTok ,  l’appli mobile populaire affectionnée par les jeunes partout dans le monde.

« Nous ne nous en sommes rendu compte qu’en remarquant que les plateformes d’écoute en continu rapportaient une hyperactivité insensée alors que nous n’avions pas de nouvel album sur le marché », raconte Guldemond.  « C’est comme ça qu’on est remontés jusqu’à TikTok. On ne savait pas du tout comment TikTok fonctionnait. C’était un peu intimidant, un peu hors de notre génération et de notre gamme de compétences. Il a fallu apprendre vite.

« Une fois qu’on a eu ouvert un compte et compris comment ça fonctionnait, tout est devenu clair : il y avait des milliers et des milliers de vidéos maison mettant en vedette des jeunes qui dansaient sur d’anciennes chansons de Mother Mother dans leur chambre, et je crois que, à l’époque, notre hashtag avait 35 millions d’écoutes. Aujourd’hui, c’est 500 millions. Une découverte surprenante, c’est le moins qu’on puisse dire. »

Cela se passait en août 2020 et, quelle qu’en soit la lecture, les gains réalisés au mois de juin 2021 sont impressionnants : le nombre de fans de Mother Mother sur  TikTok est passé de 0 (parce que Guldemond ne s’était pas encore abonné) à 2,2 millions; le nombre de « J’aime », de 0 à 26 millions; fans sur Instagram : de 53 890 à 400 000; écoute mensuelle sur Spotify : de 1,52 à 7,8 millions; fans sur Spotify :  de 297 200 à 1,91 million; écoutes mensuelles sur Apple Music : de 201 000 à 2,8 millions; de 133 000 à 745 000 abonnés sur YouTube; nombre total d’écoutes sur YouTube : de 54,6 à 234 millions; en plus de 20,000+ d’écoutes sur Facebook et sur Twitter et plus de 3,1 millions de demandes sur Shazam.

« Ce qui m’intrigue sur TikTok, c’est que c’est tellement mystérieux et organique », s’étonne Guldemond. « Ce n’est pas un succès qui remonte à une prestation en direct. Il n’y a pas eu de stratégie. Il n’y a pas eu la force de la commercialisation. Rien d’intellectuel derrière – c’est arrivé tout seul. »

La racine du message de Mother Mother

En ce qui concerne l’attirance exercée par Mother Mother sur les communautés LGBTQ2S+ et non binaires sur TikTok, Guldemond explique que le groupe s’identifie avec les marginaux dans sa musique.  « Je crois que, à la racine de notre musique, il y a une soif de comprendre comment faire sa place dans un monde qui n’offre que peu d’options », dit-il. « Pour les gens qui ont l’esprit très large, ça peut être frustrant, voire aliénant. Nous le ressentons tous à notre manière. C’est certainement mon cas, et c’est décidément ce qui inspire une bonne partie de cette musique. »

Guldemond se considère personnellement comme un étranger. « Je ne crois décidément pas que le monde, c’est-à-dire la société normale, soit mon habitat » estime-t-il. « Le milieu auquel je pense appartenir est celui de la musique. Et heureusement, j’ai eu – nous avons eu – la chance d’en faire notre carrière. »

« Mais il y a eu une époque où je cuisinais des petits déjeuners 50 heures par semaine, une période sombre… Ne pas faire ce qui vous fait frissonner l’âme est insensé, selon moi. Mais il est vraiment rare qu’on puisse trouver un endroit où son âme est constamment émue, et payer ses factures en même temps… Mais c’est ce que nous disons aux jeunes – faites ce qui vous allume, quoi que ce soit. »

Derrière le rideau : regard sur le processus créateur

Mother MotherSur le plan créateur, Guldemond – un fan des Beatles qui affirme que sa vie a changé le jour où son père lui a fait connaître la musique de The Pixies – explique que le catalyseur de la plus grande partie de son matériel est la mélodie.

« La mélodie et la progression des accords », précise-t-il.  « La mélodie est en forme de mot – et alors ce mot apparaît – et alors tu commences à en extraire le thème. Le jargon donne naissance au sentiment, le tout dans les bras des mélodies et des harmonies. »

Pour Inside, Guldemond raconte qu’il a perçu l’orientation de l’album une fois qu’il en a compris le concept. « De nouveaux piliers thématiques arrivaient avant les chansons elles-mêmes, et c’était très bien. Une forme conceptuelle se dessinait et je me sentais prêt à l’écrire. Puis les chansons commençaient à arriver – on pourrait dire facilement, mais ce n’est jamais facile – mais pour une vraie raison, même s’il fallait les forcer un peu, parce que le thème était déjà là. »

Tout en reconnaissant que les albums précédents de Mother Mother étaient moins profilés et plus expérimentaux, Guldemond laisse croire que la popularité récente des vieilles chansons du groupe pourrait inspirer un retour à l’exploration. « Je parierais que le prochain album de Mother Mother pourrait prendre davantage de risques avec des signatures temporelles, des modulations et même sur le plan lyrique », estime-t-il. « On jouait tellement sur les mots, à l’époque – on essayait moins de créer un sentiment que d’offrir une surenchère de mots et de sons avec la bouche et avec les paroles.

« Et [le fait que] cette jeune génération aime tellement nos premières œuvres me donne la permission de revenir en arrière et de vraiment m’amuser, de vraiment explorer sans avoir peur. Et cela est peut-être une image de ce que nous sommes comme industrie : on a cessé de juger, d’homogénéiser, c’est un mélange anarchique de genres et de styles. Ça plaît aux jeunes parce qu’ils aiment ça, et non parce qu’on leur dit d’aimer ça. C’est une période emballante pour la musique. »

Fin prêts à reprendra la route

Alors que le groupe se prépare à entamer sa tourné mondiale Inside de 66 spectacles à Milwaukee le 17 septembre 2021,  si les frontières rouvrent, Guldemond explique que Mother Mother a refait ses forces durant cette période d’immobilité et se sent maintenant prêt à reprendre la route.

« Nous sommes fin prêts à accueillir cette énergie », estime-t-il. « Nous sommes en forme pour la scène : nous sommes en forme pour le cycle qu’elle entraîne… Tout semble arriver au bon moment puisque, maintenant, nous pouvons repartir plus mûrs, plus solides et plus humbles. »

Guldemond estime que,  physiquement présent, le groupe pourra transmettre aux fans son principal message : « Qu’ils sont parfaits comme ils sont; qu’ils sont dignes de leur estime personnelle et qu’ils ont de la valeur – qu’ils méritent de se pardonner eux-mêmes pour tout ce qui peut les hanter afin de pouvoir être heureux ici et maintenant : présents, conscients et artisans de leur propre vie.

« C’est peu à peu devenu la priorité dans ma [propre] vie, le simple fait d’être heureux, de défaire les nœuds de mon âme, d’évacuer la noirceur.  Après tout, nous ne sommes pas ici pour longtemps, et nous devons avoir du bon temps. On peut se dire : Nous avons cette option. Donc, si je peux leur laisser un massage, ce sera de rappeler aux gens ce que je viens de dire. »

Le tao de TikTok

Mother Mother n’est pas le seul groupe ou artiste canadien à avoir bénéficié de l’arrivé de TikTok, cette appli mobile originaire de the Beijing qui permet aux utilisateurs de créer de brèves vidéos de leurs chansons favorites.

Des artistes naissants comme Powfu – sa chanson « Death Bed (Coffee For Your Head) » dépasse le milliard d’écoutes – et les nominés JUNO Tate McRae et Curtis Waters, ainsi que la chanteuse et autrice-compositrice country Robyn Ottolini, doivent tous beaucoup à leur présence sur TikTok. Dans le cas d’Ottolini, ce fut sous la forme d’un contrat d’enregistrement inespéré chez Warner Nashville, et elle explique que la présence de sa chanson sur le média lui a valu des écoutes accrues sur d’autres plateformes aussi, notamment sur Spotify.

En un mot, c’est le dernier outil A&R sur le marché : en 2020,  plus de 70 artistes ayant paru sur TikTok se sont vu offrir des contrats d’enregistrements par des major labels.

Dans une entrevue accordée au quotidien the Toronto Star, Alan Cross, historien de la musique et animateur de The Ongoing History of New Music à la radio, mentionnait qu’une fuite d’information a révélé en avril que la plateforme a 818 millions d’utilisateurs et qu’on s’attend qu’elle en compte 1 milliard d’ici la fin de 2121.

Au Canada, la CMMRA (le Canadian Musical Reproduction Rights Agency) vient tout juste de conclure avec TikTok une entente relative à la rémunération des auteurs-compositeurs et éditeurs de musique dont la première répartition aura lien en 2022. La SOCAN est en pourparlers avec TikTok à la recherche d’un accord similaire, et Bell Media a annoncé un retour de MuchMusic sur la plateforme dans une toute nouvelle conception.

Demeurez donc à l’écoute : TikTok pourrait représenter une importante source de revenus pour les autrices-compositrices et les auteurs-compositeurs dans les années 2020.