On a connu Alexe Gaudreault en 2013, alors qu’elle épatait 2 millions de téléspectateurs partout au pays et, par le fait même, l’auteur-compositeur Marc Dupré, qui l’a vue joindre les rangs de son équipe du grand succès télévisuel La Voix, par son interprétation musclée du grand classique « Quand on a que l’amour » de Jacques Brel.

Ce même bout de femme obtient maintenant un succès retentissant tout en haut du palmarès BDS avec la chanson «Placebo », coécrite par Gaudreault, ainsi que par le multi-instrumentiste et réalisateur John Nathaniel (qui compte plusieurs succès radios à son actif, notamment avec Final State et Andie Duquette) et la parolière Mariane Cossette-Bacon.

Un son résolument de son temps, parfaitement taillé pour les ondes hertziennes, qui s’inscrit tant dans la lignée du Wall of Sound de Phil Spector que des chansons velcro de Ryan Tedder et de Lana Del Rey.

Toujours en collaboration avec Nathaniel, la jolie rousse trimera dur cet automne à l’achèvement d’un premier album complet à paraître en 2016.

 



Colin Linden a le blues dans le sang. C’est un ami de son frère qui lui a fait connaître la culture blues à un moment décisif de sa vie en lui faisant découvrir Howlin’ Wolf (aka Chester Burnett).

Peu de temps après, en novembre 1971, Linden, alors âgé de 11 ans, a eu la chance de rencontrer cette légende du blues lors d’une séance en matinée à la Colonial Tavern de Toronto. Ils ont discuté pendant de longues heures et sont devenus amis. Rich in Love, premier album solo du guitariste et producteur en six ans, voit l’homme de la Renaissance collaborer avec de nombreux collègues et poids lourds de l’industrie sur des pièces inspirées par de regrettés amis. Il en résulte une douzaine de pièces d’une incroyable profondeur et regorgeant de soul qu’il est impossible de ne pas avoir envie d’écouter attentivement. Chaque note est étudiée avec soin et l’on peut y entendre l’influence de Howlin’ Wolf et des nombreuses autres figures du genre qui ont inspiré le voyage musical de Colin Linden.

« C’est toujours aussi excitant d’une fois à l’autre », confie l’artiste au sujet de l’enregistrement d’un album solo. « C’est pratiquement identique que lorsque j’avais 20 ans. Ce qui est fascinant, c’est que je ne savais pas que j’allais ressentir cela avant que l’album ne soit lancé. »

« Je suis simplement content d’avoir écrit quelques chansons qui sont honnêtes et vraies. »

Rich in Love est le fruit de nombreuses collaborations. « C’est l’histoire de [Dymond], Gary [Craig] et moi », raconte Linden. « L’histoire de trois musiciens qui jouent ensemble et des trois décennies d’amitié et de musique que nous partageons. »

Dymond, le bassiste, et Craig, le batteur, partagent la scène avec Linden depuis si longtemps qu’il existe entre les trois hommes une simpatico et une intime complicité qui s’installe d’elle-même lorsque le trio est réuni. Rich in Love a principalement été enregistré à Nashville, dans le studio maison de Linden. Parmi les invités sur l’album, on retrouve notamment l’harmoniciste Charlie Musselwhite et le claviériste Reese Wynans (Stevie Ray Vaughan). Et, malgré son décès en 2007, « l’esprit de Richard Bell [claviériste] imprègne l’album », avoue Linden.

J’ai rencontré le guitariste et producteur à Music City en route vers le plateau de tournage de la très populaire série télé Nashville dont la quatrième saison est présentement en production en vue d’une diffusion sur les ondes d’ABC cet automne. Linden agit à titre de directeur musical pour la série et il est responsable de 75 % de la guitare que l’on peut entendre dans la série, en plus de « coacher » les acteurs sur leur chant et leur jeu musical.

Ces dernières années ont été très prolifiques pour l’artiste de 55 ans. Linden a été guitariste de tournée pour Bob Dylan, a joué à la Maison-Blanche, ainsi que sur Tomorrow Is My Turn de Rhiannon Giddens en plus de lancer un album de Blackie & The Rodeo Kings intitulé South. Comme si tout ça n’était pas suffisant, il a également produit des albums pour de nombreux autres musiciens, dont notamment Telling Time d’un membre de la SOCAN en pleine ascension, Lucas Chaisson. Et, à travers tout cela, le musicien a également trouvé le temps d’écrire et d’enregistrer Rich in Love.

La majeure partie des chansons ont vu le jour sur une période d’environ deux ans. « Tout a commencé quand Johnny, Gary et moi nous sommes installés dans une petite pièce de ma maison », se souvient Linden. « Blackie & The Rodeo Kings venaient tout juste de terminer un spectacle dans le cadre du Hardly Strictly Bluegrass Festival à San Francisco, et ces deux-là sont rentrés à Nashville avec moi. Nous nous sommes dit “prenons quelques jours et voyons où cela nous mène”. »

« Je devais me rendre sur le plateau de Nashville », poursuit-il. « Quand je suis rentré chez moi environ trois heures plus tard, ils avaient déménagé le divan qui se trouve dans mon studio pour installer une batterie à sa place. Janis [la femme de Linden] et Johnny avaient installé des rideaux et Gary avait disposé les coussins du divan afin de modifier la sonorité de la pièce… tout était en place; c’est comme ça que tout a commencé. Nous avons enregistré les deux ou trois premières pièces afin de tâter le terrain. On se disait que le pire qui puisse arriver était que ces enregistrements demeurent à l’état de démo, mais elles ont abouti directement sur l’album. »

Plusieurs chansons sur Rich in Love ont été inspirées par les mots d’amis regrettés, mais jamais oubliés. « No More Cheap Wine », par exemple, provient en grande partie de Paul Quarrington, un musicien et romancier. De dire Linden : « Lorsque Paul a reçu son diagnostic de cancer du poumon de stade 4, la première chose qu’il a dit c’est “Fini la piquette : à moi le bon vin!” J’ai trouvé que c’était une façon admirable d’accepter cette fatalité qu’est la limite de notre propre vie. Il a été d’une grande inspiration. »

Malgré tout son succès, Colin Linden demeure d’une très grande humilité. « Je suis timide lorsque vient le temps de parler de mes compositions, car lorsque vous jouez de la guitare sur “Desolation Row” en compagnie de gars qui l’a écrite [Bob Dylan], ça remet en perspective votre propre talent d’auteur-compositeur. Je suis simplement content d’avoir écrit quelques chansons qui sont honnêtes et vraies. »

PVI
Éditeur : Warner Chappell Music Canada Ltd.
Discographie choisie : Rich in Love (2015); Still Live (2012); From the Water (2009); Big Mouth (2003); Southern Jumbo (2005); South at Eight North at Nine (1993); The Immortals (1986)
Membre de la SOCAN depuis 1992
Visitez le http://www.colinlinden.com

Faits saillants

  • « Delia Come For Me », sur ce nouvel album, a en partie été inspirée par l’exécution pour meurtre de Troy Davis, une histoire qui a rappelé à Linden la meurtrière ballade country-blues « Delia ».
  • Linden a également joué sur l’album de Gregg Allman nommé aux Grammys, Low Country Blues;
  • Il est le lauréat de huit prix Juno.


Galaxie, c’est Olivier Langevin et ses chums : une gang de gars du Lac Saint-Jean, qui ont du fun, qui jouent au hockey, qui ne se cassent pas la tête avec leur look : t-shirts, jeans, casquette… Simples et authentiques. Mais quand ils font de la musique ensemble, ils rockent sans demi-mesure, c’est du sérieux! Depuis l’adolescence, Olivier Langevin en a fait sa priorité.

Parmi la gang, il y a Fred Fortin, le meilleur ami et le mentor d’Olivier. « J’ai eu la chance de connaître Fred quand j’avais 16 ou 17 ans. Quand il a sorti Joseph Antoine Frédéric Fortin Perron en 1996, personne ne s’autoproduisait avec autant de talent. Comme Richard Desjardins, c’est un gars toujours pertinent, qui peut être très touchant et poétique. » Olivier Langevin n’est pas en reste. C’est tout un musicien dont l’intensité n’a d’égal que son amour de la guitare.

Le p’tit gars de St-Félicien suit le chemin tracé par Fortin, qui l’engage lors de sa première tournée solo. On les retrouve ensuite au sein du groupe Gros Mené en 1998. Un son « sale », du rock lourd, de garage, qui jure avec les tendances de l’industrie, mais qui s’inscrit dans la lignée de ce que font Jon Spencer (pour le son) et de Beck (pour l’expérimentation).

Depuis qu’il est tombé en amour avec la guitare à l’âge de 13 ans, Langevin ne cesse d’expérimenter, encouragé par ses parents. « Quand tu rentrais dans St-Félicien, tu pensais que c’était l’usine de pâte et papier que t’entendais, mais c’était Olivier Langevin qui jouait de la guitare » raconte le musicien Peter Paul, dans le documentaire Face au mur de Bandeapart, qui tente de définir le son des groupes du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Musicien et réalisateur autodidacte, Olivier Langevin mange de la musique pour déjeuner, dîner et souper. Ça le nourrit!

Rester soi-même

Le son de Galaxie (qui s’appelait initialement Galaxie 500) se distingue et évolue au fil des disques. L’album Galaxie 500 sort en 2002 et déjà on y retrouve ce mélange de hard rock blues et de musique électronique qu’on entend toujours sur Zulu, paru en février dernier. Tigre et Diesel est finaliste au prestigieux prix Polaris en 2011. Langevin démontre que le rock se conjugue en français. Encore mieux, en québécois. Et en assumant naturellement son « joual du Lac ».

En lançant des « Le diable me donne le beat » et « À cause de toi le ciel est comme un dancefloor maléfique », Langevin ne s’embarrasse pas avec l’universalité de son français. Il chante comme il parle, il chante comme il le sent. « Plus tu restes authentique, mieux c’est », affirme Langevin.

Une ouverture qui mène au renouvèlement

D’où viennent les mots d’Olivier Langevin, justement? « Souvent, ça part de la musique. J’enregistre en chantant la mélodie, sans avoir trouvé les paroles. Quand je suis satisfait, je fouille dans mes notes. J’y classe des flashs que j’ai, des pensées, des parties de chansons. Je cherche celles qui vont bien aller avec la musique et le feeling que j’ai trouvés. D’autres fois, tout vient en même temps, ça dépend. » C’est en forgeant qu’on devient forgeron, dit le dicton.

On connait Olivier Langevin le « guitar hero », par son jeu intense inspiré de Jimi Hendrix et Jimmy Page. Mais peu se doutent que ses horizons sont bien plus larges. « J’ai toujours adoré le blues des années 40 et 50, ainsi que les guitaristes John McLaughlin et Bill Frisell, qui ont touché à tout. J’apprécie aussi Ry Cooder et Pete Anderson, des as du blues et du country.» Un disque folk, tout en douceur, ça se pourrait ? « Oui, absolument. Pas maintenant parce que je ne suis pas dans ce trip-là ces jours-ci, mais oui. Ça ne s’appellerait pas Galaxie par contre. Ça serait autre chose. J’aimerais faire un disque de hip-hop, c’est quelque chose qui m’allume beaucoup. »

Il faut savoir que Langevin a réalisé les disques de Vincent Vallières (plutôt folk), de Mara Tremblay (plutôt country) et des Dales Hawerchuk (très heavy) et qu’il aime également composer des musiques de film ou corporatives. « C’est vraiment un défi intéressant! Je dois créer des ambiances précises, qui auront un but donné dans un contexte professionnel. C’est un bon exercice qui me stimule, et qui me permet de gagner ma vie, toujours en faisant de la musique. »

Au moment de cette entrevue, Olivier Langevin revenait du Lac où il travaillait avec son ami Fred Fortin sur un nouvel album solo de ce dernier, qui devrait paraître en 2016. « On a aussi enregistré du nouveau matériel pour un disque de Gros Mené » me confie-t-il. Des bonnes nouvelles!

Olivier Langevin est heureux : sa créativité musicale est sans cesse renouvelée et la naissance de sa fille l’an dernier lui a donné « un coup de jeune » et insufflé une nouvelle énergie. Tout roule à fond de train, pour le mieux. Ça augure bien pour la suite!

Galaxie s’est produit au FME, en Abitibi, en septembre dernier. S’en suivra une série de concerts partout au Québec, d’Alma à Amqui, en passant par Joliette, Québec et Val-David pour n’en nommer que quelques-uns.

Les détails sur le site du groupe. http://www.galaxie.mu/spectacles/