Les phases lunaires sont représentées une à une dans le chemin artistique de Meghan Oak qui fera paraître le 28 avril son EP Dans la Lune. Lorsqu’elle est pleine, la Lune brille au-dessus de nous, utilisant toute la lumière du Soleil pour se montrer au monde, entière. Meghan embrasse ce moment dans sa propre vie : elle se donne le droit de briller aussi.
« Ça peut paraître prétentieux, dit l’autrice-compositrice-interprète, mais c’est que j’ai mis beaucoup de temps à l’admettre et ça vient d’un long processus : j’ai droit à la lumière des projecteurs. » Comme la Lune qui respecte son cycle, elle a attendu son tour, a beaucoup douté d’elle-même, puis elle prend aujourd’hui son envol. Son premier EP, Étrangère, paru en 2020 et son passage à Star Académie en 2021 ont été teintés d’un puissant syndrome de l’imposteur dont elle s’affranchit entièrement aujourd’hui.
« C’est le yoga qui m’a sauvé et qui m’a permis de cesser mes antidépresseurs », dit-elle, alors qu’elle a complété une formation de professeure de yoga. Cette discipline, qui la guide vers une certaine spiritualité, la transporte hors des énergies négatives et lui a donné la force de surmonter la pandémie et une rupture amoureuse difficile.
« Quand j’ai sorti Étrangère, j’avais seulement une formation universitaire en communication derrière moi, rappelle-t-elle. On m’a vraiment connue grâce aux réseaux sociaux et j’avais du mal à comprendre pourquoi j’avais droit à autant d’attention alors que je n’avais pas étudié en musique et que je venais d’une famille avec un père électricien et une mère travailleuse sociale. »
L’artiste s’est demandé longtemps ce qui lui donnait la permission de « prendre la lumière » qui vient avec le statut de chanteuse. « Je me suis demandé ce que j’avais à transmettre de si incroyable pour que ce soit moi, la personne sur la photo en gros plan, soutient-elle. Puis, j’ai eu une révélation : je ne mets pas en lumière Meghan Oak ; j’utilise la musique pour amener les autres avec moi pour qu’on puisse s’élever ensemble. » C’est pourquoi elle ne fait qu’un avec la pop, qu’elle refuse de reléguer au rang de « musique banale ». Elle aborde les sujets qui touchent tout le monde : l’amour, l’environnement, le sentiment de ne pas se faire accepter. « Faire carrière en chant, ça ne tourne pas juste autour de moi, mais c’est de pouvoir redonner aux autres », complète-t-elle.
En 2022, Meghan Oak faisait partie des 25 artistes sélectionnés pour le programme d’Incubateur de créativité entrepreneuriale TD de la Fondation SOCAN. « Pendant près de trois mois, on m’a donné accès à des pros de l’industrie – en gérance, relations de presse, tracking radio, etc. – puis l’aspect que j’ai préféré, c’était de pouvoir rencontrer trois mentors qui me guideraient dans ma carrière », raconte l’entrepreneure.
En tant qu’artiste indépendante, elle souligne que toutes les facettes de l’industrie ne représentent pas le même niveau de difficulté. « Je suis ma propre bookeuse, gérante, créatrice de contenus, etc. Les artistes-entrepreneurs indépendants méritent autant de lumière et d’aide que les artistes qui ont des maisons de disques », ajoute-t-elle. Karine Lafleur de The Orchard, Daniel Seligman de Pop Montréal et Guillaume Moffet de Universal, lui ont offert autant de trucs que d’encadrement pour poursuivre sa propre entreprise avec assurance. « Ils m’ont vite fait comprendre l’importance des rencontres qui ne sont pas directement artistiques », dit-elle, soulagée d’avoir obtenu ce coup de main.
Dans la Lune jusqu’au bout, elle tient à s’approprier l’ensemble des possibilités : « Quand la Lune est pleine, je suis obnubilée par la lumière, et quatorze jours plus tard, dans la nouvelle Lune, on est dans la noirceur complète et c’est correct parce qu’on sait que la lumière reviendra », explique l’artiste qui se donne ainsi tout l’espace nécessaire pour accepter ses moments sombres et profiter des jours lumineux.
Dans le même esprit, elle braque les feux sur ceux qui l’ont aidé : « Il n’y a aucune chanson de mon EP que j’ai faite seule. Laurence Castera, Amélie Larocque et DVinyle font partie de son cercle rapproché de création. Son producer Ken Presse a co-écrit et co-produit avec elle la plupart du temps pendant la création de Dans la Lune.
Et elle remercie tous les lieux riches en partage qui lui ont permis de tisser sa toile de contacts pour voguer en tant qu’artiste indépendante. « Au camp d’écriture du Foyer, au BEAM, chez Pilou, j’ai été mise en équipe avec DVinyle et Tommy Lunaire, se souvient la chanteuse. On s’est fait imposer le sujet don’t look up pour composer une chanson ensemble et c’était juste extrêmement riche comme collaboration. Ça a donné Avant que le ciel ne tombe. »
Pour l’écriture à deux, Meghan mise d’abord sur un « deep talk » avec son ou ses acolytes, puis elle s’assure que le chemin intérieur parcouru à travers la musique permet à tout le monde d’avancer. « Je demande toujours : comment tu te sens? Qu’est-ce que tu veux dire aujourd’hui? C’est quoi l’émotion centrale de la toune? Et on part! »
« C’est la première fois de ma vie que je travaille aussi fort pour un évènement, dit Meghan Oak en parlant de son lancement de cette semaine et des spectacles qui suivront. On va célébrer la grosse pop francophone et on va voyager à travers toutes les phases de la Lune. »
Dans la Lune est lancé à Ministère, à Montréal, le 26 avril 2023 et Meghan Oak est présente au Gala SOCAN, le 7 mai 2023, pour témoigner de son expérience au sein de l’Incubateur de créativité entrepreneuriale.