On les regarde aller sur scène ou dans un clip : ces cinq Québécois font du surf rock garage rétro et francophone. Ils ont visiblement du fun. Ils ne semblent pas se prendre au sérieux… Un band indé comme tant d’autres? Faux! Les Marinellis se sont donné l’objectif de vivre de leur musique et ne baisseront pas les bras avant d’y arriver, plutôt crever!

Le bassiste Benoît Gromko, avec lequel je me suis entretenu quelques semaines avant leur participation au showcase SOCAN des Rendez-vous Pros des Francos, à Montréal, le 18 juin 2015, m’explique : « On a tous beaucoup sacrifié pour faire la musique qu’on aime. J’entends souvent d’anciens musiciens, maintenant âgés, qui me disent  » moi aussi j’avais un band quand j’étais jeune, et on aurait dû… on aurait pu…  » Je n’ai pas envie que ça m’arrive. Je ne sais pas où notre groupe va nous mener, mais en tous cas, on aura tout essayé! ».  Le band a déjà fait trois tournées en Europe, fait trois fois les FrancoFolies et joué cet hiver au SXSW à Austin au Texas : c’est déjà un bon bout de chemin dont ils peuvent être fiers. Pour les gars des Marinellis, ce n’est que le début.

L’apport du mythique Burger Records

Les efforts de Gromko et ses comparses ne sont pas demeurés vains. Avec leurs premiers enregistrements sous le bras, ils cognent aux portes des labels d’ici, mais également d’ailleurs. Pourquoi pas! Une courte liste des préférés est dressée et c’est le mythique Burger Records qui répond, enthousiaste. « On s’est fait pas mal d’amis au sein de Burger. C’est vraiment une famille, une communauté qui s’entraide beaucoup : en tournée, les bands s’hébergent les uns les autres, se donnent un coup de main avec l’équipement. On a aussi la chance d’avoir signé avec un label qui a une identité et qui rejoint une base intéressante de fidèles. Non seulement notre groupe cadre naturellement avec le son du label, mais on se rend compte que certaines personnes viennent à nos concerts attirés par la référence qu’est Burger Records, connue et respectée dans le milieu. Ça aide clairement! »

Grâce à cet appui, ainsi qu’à celui du label allemand P.Trash qui distribue leurs albums (surtout vinyles) en Europe, Les Marinellis se retrouvent ainsi à jouer aussi souvent dans les Vieux Pays que chez eux, au Québec. Ils préparent d’ailleurs une nouvelle tournée en Europe puis visiteront la côte Est américaine cet automne. « Ça a été difficile, surtout au début, d’organiser les concerts en Europe. Ce n’était pas toujours glorieux, de m’expliquer Benoît en riant. Mais maintenant que le réseau est fait et qu’on est connus là-bas, les concerts se réservent plus facilement. »

Le bassiste du groupe n’est pas du genre à abandonner facilement. Le travail, le sérieux, le dévouement sont les mots d’ordre. « On récolte le fruit des efforts qu’on a mis dans notre band. Souvent les artistes d’ici s’empressent de signer avec les labels pour déléguer ces tâches le plus rapidement possible. C’est correct, mais nous, on a décidé de tout faire nous-mêmes et de ne pas accepter de compromis sur les choix de salles ou de musiciens avec lesquels on joue. On joue tard, il y a du monde saoul, c’est parfois un peu bizarre, mais c’est notre monde et on se donne à fond ». C’est finalement le jeune label Kapuano Records – auquel Les Deuxluxes ont aussi adhéré – qui épaule Les Marinellis au Canada.

Le son, les influences, l’attitude

Le travail des Marinellis ne se fait pas qu’en promotion. Les guitaristes Alix Lepage et Alexis Patry et le bassiste Gromko sont des « tripeux de tones », qui cherchent le son parfait, quitte à utiliser différents instruments, pédales et amplis à l’ancienne pour créer la couleur qu’ils désirent. Le quintette est complété par le batteur Jean-François Martin.

Bien qu’ils sonnent « surf rock » comme si un mélange de Chocolat et de Dick Dale était concevable, Les Marinellis ne font pas dans le pastiche. « Au tout début, la formation était complètement différente et s’appelait le Kid et les Marinellis, et comprenait Luc Brien des Breastfeeders, à la guitare. Nos influences majeures étaient clairement Jacques Dutronc et Antoine. Mais au fil des changements de musiciens, notre chanteur Cédric Marinelli a dirigé le groupe vers un son plus garage, tel qu’on le connaît aujourd’hui ». Cédric arrive avec une mélodie et quelques accords, puis partage rapidement ses pistes avec ses complices qui les façonnent chacun de leur côté, avant d’y travailler en groupe. Le troisième opus, intitulé Île de rêve, est sorti le 27 mars 2015 et a été présenté au public montréalais le 2 mai suivant lors d’un concert au Club Lambi, à Montréal, après une (autre) série de concerts en Europe.

Justement, ce showcase SOCAN aux Rendez-vous Pros des Francos, le jeudi 18 juin 2015, en compagnie de la formation Le Couleur, débute à 17 heures : « Pour une fois on joue tôt et je pense que le show est gratuit alors aucune raison de ne pas venir les pauvres! » invite le chanteur Cédric Marinelli sur sa page Facebook. Ce sera effectivement une bonne occasion de voir Les Marinellis gratuitement à Montréal cet été puisqu’après un autre concert prévu à l’Escogriffe le 15 juillet, puis à Rimouski au bar Le Villageois le 6 août et une prestation au UpFest de Sudbury le 14 août, le band repart sur la route à l’étranger.

https://lesmarinellis.bandcamp.com/



Scott Helman n’a jamais accordé d’importance ou aimé quelconque activité outre le chant, la guitare et l’écriture de chansons. Il a bien essayé le karaté, mais il a abandonné. Soccer? Même chose… Mais jouer de la guitare, ça, il pouvait le faire sans arrêt dès qu’il rentrait de l’école et jusqu’à ce que ce soit l’heure de se coucher.

« Je pense que mes parents ont su dès le départ que je n’étais pas un enfant normal », confie Hemlan, aujourd’hui âgé de 19 ans. « Je n’allais pas à mes cours de maths, j’étais un petit fauteur de trouble. J’aimais l’art, j’aimais dessiner, j’aimais chanter et jouer de la musique. Et mes parents en étaient parfaitement conscients. »

« Je pense que mes parents ont su dès le départ que je n’étais pas un enfant normal. »

« Malgré cela, ils me disaient “Tu dois être un humain raisonnable et aller à tes cours de maths” », rigole-t-il. « Ils étaient heureux que j’aie trouvé quelque chose qui me passionnait. »

Helman, qui a signé chez Warner Music Canada, a lancé son premier mini-album de 7 titres intitulé Augusta, réalisé par Thomas « Tawgs » Salter, en octobre 2014 et, au moment d’écrire ces lignes, il rentrait tout juste d’une tournée de 14 spectacles aux États-Unis en compagnie de Walk Off The Earth. Quelques jours plus tard, il était à Ridgeway, près de Fort Erie, en Ontario, pour écrire des chansons en compagnie du vice-président A & R de Warner, Ron Lopata, qui a déjà demandé au jeune homme d’écrire une chanson par jour pendant 10 jours, avec Salter et Simon Wilcox.

Lopata, lui même un musicien qui a déjà fait partie de la formation Jacksoul, a entendu la musique de Helman pour la première lorsque le fondateur de League of Rock, Terry Moshenberg, qui était l’impresario de Scott jusqu’à sa mise sous contrat. C’est désormais Alison Taylor de Irving Azoff Music qui le représente.

Scott Helman avait environ 15 ans à l’époque, il étudiait les arts visuels au Earl Haig Secondary School, et il a commencé à écrire des chansons à l’âge de 12 ans. De son propre aveu, elles n’étaient pas très bonnes, car il essayait d’y faire passer trop d’idées en même temps. Après avoir joué pour Lopata dans son studio du centre-ville, une séance que Lopata a captée, Helman a participé à une vitrine pour « les gens de Warner » dans leurs bureaux du nord de Toronto.

« J’avais apporté mon carnet de notes où se trouvent toutes mes chansons, et plein de pages en tombaient », se souvient le jeune homme. « Je l’ai ouvert au hasard et j’ai chanté cette chanson, puis la suivante, et tout s’est enchaîné. » Une de ces chansons était « That Sweater », dont une version revue et raffinée figure sur Augusta et dont elle est le second extrait, dans la foulée de la pièce « Bungalow ».

Warner avait d’abord offert un contrat de développement à Helman et l’avait mis en contact avec plusieurs auteurs, dont notamment Kai, puis Wilcox, qu’il qualifie de « figure-clé dans l’obtention d’un contrat » pour sa participation à l’enregistrement des maquettes pour « That Sweater », « Somewhere Sweet », « Memories », ainsi qu’une autre chanson.

Une fois sous contrat, il s’est rendu à Vancouver pour deux semaines, le temps d’écrire en compagnie de Dave Genn (54.40), Ryan Stewart (Carly Rae Jepsen), Jeff Dawson (Daniel Powter) et Howard Redekopp (Mother Mother). « C’était une grande expédition d’exploration », raconte Helman. « Pour être bien honnête, j’essayais d’apprendre toutes leurs astuces. Je ne leur volais rien, mais ils ont chacun leur méthode de travail et c’était pour moi une source d’inspiration de les observer au travail. »

Après avoir appris à focaliser sur une seule idée et à ne pas la surcompliquer, Scott est présentement en phase d’écriture de chansons pour son premier album complet.

« En fin de compte, tout est une question de confiance en soi », confie-t-il. « Il faut avoir l’assurance de croire que votre son “au naturel” est authentique, bon et cool. Il ne faut pas trop essayer d’avoir l’air intéressant. La frontière entre paraître intelligent et vraiment être intelligent est parfois très mince. »

Parcours

  • Helman a participé à une tournée en compagnie de Walk Off the Earth et il a donné une prestation au MuchMusic Video Awards 2015.
  • « Je suis un très mauvais conducteur; je suis beaucoup trop TDAH. Lorsque je suis en voiture, c’est pour moi une occasion d’écouter la radio et je perds toute concentration sur ce qui se passe autour de moi, alors j’essaie de conduire le moins souvent possible. Ce n’est pas pour moi. »
  • « J’aime peindre. Mes toiles sont d’immenses bizarreries. »

Faits saillants
Éditeur : N/A
Discographie : Augusta (EP, 2014)
Visitez le www.scotthelmanmusic.com
Membre depuis 2013



Dans le monde de la diffusion en continu, les « playlists » organisées et préparées sont devenues la norme.

La soif de musique du public et le potentiel, pour les créateurs, d’être « découvert » par la masse à une échelle planétaire, n’ont jamais été plus intenses, tandis que les auditeurs désirent désormais écouter leurs chansons favorites ou quand et comment ils le désirent. Tout cela a créé une demande sans précédent pour des listes d’écoutes personnalisées.

Et qui dit liste personnalisée dit liste personnalisée par d’autres amateurs de musique, ce qui est l’idée de base derrière une nouvelle « startup » canadienne baptisée Milq, un service qui permet à ses participants d’organiser et de préparer collectivement des listes d’écoute et, ultimement, d’organiser la culture mondiale.

« L’intention qui sous-tend tout cela est de permettre aux gens d’être, collectivement, les curateurs de ces contenus et, ultimement, de les organiser. » – Jordan Jacobs de Milq

Milq est le fruit canado-américain de trois personnes : Jordan Jordan et Tomi Poutanen, de Toronto, et Don MacKinnon, établi à New York. En tant que service, Milq est le curateur de tout ce qui est culturel, et la musique n’est qu’une partie de son offre. Milq est en ligne depuis novembre 2014 et ses bureaux – où travaillent 12 employés – sont situés à Toronto, avec un bureau satellite à New York.

« L’idée derrière Milq est toute simple : nous sommes à un moment unique dans l’histoire où les contenus culturels du monde entier sont accessibles par tous, en tout temps et sur toutes les plateformes technologiques, et cela devrait représenter une expérience fantastique », explique Jordan Jacobs, avocat en droit du divertissement auprès de la firme torontoise Cassels, Blackwell LLP et dirigeant de sa propre étude, Jacobs Entertainment & Media Law. « Toutefois, la réalité est que c’est une expérience totalement chaotique et cacophonique. ».

Jacobs décrit Milq – qu’il qualifie de « Wikipédia que l’on peut écouter » – comme une plateforme communautaire qui « permet à des amateurs de genres ultra spécifiques d’exister dans l’univers des contenus de masse. Ce que nous avons construit se veut quelque chose de transculturel afin de permettre aux utilisateurs de jouir de leurs goûts très spécifiques, mais dans un environnement plus large où ils demeurent malgré tout en contact avec un contexte plus élargi », poursuit-il. « C’est une expérience qui n’existe nulle part ailleurs. »

Comment ça fonctionne?

« Tout ce que je cherche crée automatiquement une liste d’écoute », explique Jordan. « Tout est ultra-balisé et indexé. Nous utilisons une quantité phénoménale de métadonnées non seulement pour les contenus que nous offrons qu’au sujet de nos utilisateurs, ce qui nous permet de proposer aux utilisateurs des contenus qu’ils aiment, mais qui se situent généralement loin en dehors de leurs références habituelles. Lorsqu’ils cliquent sur une balise, une nouvelle liste d’écoute est créée immédiatement et en temps réel.

« Ainsi, que la balise soit « New York Punk » ou « 1985, » put importe ce que c’est, nous créons pour vous une liste d’écoute en plus de vous donner accès à toutes les autres listes d’écoute qui contiennent cette même balise. C’est ainsi que vous pouvez voir des liens vers des contenus que vous n’auriez pas trouvés autrement. Vous voyez ainsi tous les cadres de référence dans lesquels un artiste peut s’inscrire, et c’est ce qui fascine nos utilisateurs.

« Tout le monde peut poser une question – que ce soit aussi simple que votre reprise préférée ou ultra pointu comme le jazz polonais – et tous les utilisateurs peuvent vous répondre en utilisant des contenus provenant de Soundcloud, YouTube, Vimeo, Instagram ou Vine et vous pourrez l’écouter via Rdio ou Spotify.

« Nous utilisons des contenus en provenance de toutes ces sources afin que nos listes d’écoute fonctionnent de manière totalement transparente. Toutes ces réponses qui vous sont envoyées sont organisées par nos algorithmes et c’est là qu’interviennent nos balises et nos index afin de les personnaliser avec énormément de profondeur en fonction de vos goûts.

« L’intention qui sous-tend tout cela est de permettre aux gens d’être, collectivement, les curateurs de ces contenus et, ultimement, de les organiser. »

Selon Jacobs, Milq a déjà des centaines de milliers d’utilisateurs/curateurs, en plus de pouvoir compter sur des partenariats aussi variés que The New York Times, la NBA et de nombreuses maisons de disques.

« Étant donné que ces contenus sont organisés et présentés par une personne qui les apprécie réellement et qui prend la peine de les partager, le résultat est une expérience plus riche et profonde et communautaire’, poursuit Jacobs. ‘Donc, si vous aimez un truc que vous découvrez sur MILQ, vous pouvez contacter la personne qui l’a partagé, et ainsi, vous pouvez créer des liens avec des gens de partout à travers le monde. »

Jordan Jacobs est l’idéateur de la série télévisée canado-britannique Spectacle : Elvis Costello with…, et ses partenaires cofondateurs ont tous d’illustres parcours dans divers domaines qui les ont préparés à l’aventure MILQ. Don MacKinnon est le fondateur de Hear Music, qui a plus tard été vendue à Starbucks, et à qui on doit des titres tels que Live At The Gaslight 1962 de Bob Dylan, Shine de Joni Mitchell et le multi -Grammyné Genius Loves Company de Ray Charles et ses invités. Quant au technicien en chef de l’entreprise, Tomi Poutanen, il dirigeait auparavant Yahoo Search International et il est également le créateur de Yahoo Answers.

Quant à l’utilisateur type de MILQ, Jacobs affirme sans ambages que c’est ‘tout le monde, des petits enfants jusqu’aux grands-parents’. Les utilisateurs de Milq plus âgés ont d’ailleurs plus tendance à partager de la musique classique et accèdent au site sur leur ordinateur de bureau, tandis que les plus jeunes sont plutôt des utilisateurs mobiles qui préfèrent la musique électronique.

Jacobs confie que Milq n’a pas encore commencé la phase de monétisation pour l’entreprise, mais qu’ils espèrent éventuellement trouver des commanditaires pour les listes d’écoutes et procèdera au cours des sixprochains mois à l’annonce de nombreux partenariats « avec des organisations culturelles et créateurs. »