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Few recent releases from Canadian singer/songwriters have garnered the acclaim that Dan Mangan’s sophomore album, Nice, Nice, Very Nice, has had — from critics, blogs and fans alike. He was the only two-time winner in the 2009 CBC Radio 3 Bucky Awards, taking home Best Song and Best Vocal honours for “Robots.” After the album hit No. 1 on the iTunes singer/songwriter chart, iTunes Best of 2009 named him Best New Artist in the singer/songwriter category. Nice, Nice, Very Nice also ranked No. 1 on XM Radio’s The Verge, which named Mangan XM Artist of the Year. Nice continues to top college radio charts and critics’ year-end lists, with comparisons to everyone from Radiohead to Nick Drake and Hawksley Workman. Since his well-received 2007 debut Postcards and Daydreaming, Mangan has toured Canada, the U.S., the U.K. and Australia. A relentless road warrior, he wrapped up another tour of Australia and Canada in February. Visit danmanganmusic.com.



Drôle de parcours que celui de Cindy Doire, auteure-compositrice-interprète atypique qui se laisse porter par les rencontres et les hasards de la vie. L’Ontarienne lançait en mai dernier un deuxième album joliment intitulé Chapeau de pluie.

 

Nous l’avons attrapée dans sa van de tournée, sur la route en direction de Bayfield, à un moment où la tuque de laine était de mise. « J’ai habité durant trois ans à Toronto, maintenant j’ai un appart à Montréal, mais j’y suis pratiquement jamais… Toujours dans mes valises, c’est l’histoire de ma vie! Je trouve ça moins évident en hiver. Tu peux pas t’arrêter dans un parc pour pique-niquer. Au moins, je suis bien entourée : ma meilleure amie, l’artiste Andrea Ramolo, voyage avec moi. Comme on se voit peu, on s’est organisé une petite tournée ensemble. Je suis habituée à jouer avec un band, là c’est plus épuré comme show. Deux filles on the road… On se paye du bon temps. » Dans le lecteur, les disques de Patrick Watson, de Lhasa et de Gainsbourg succèdent à ceux d’amis musiciens rencontrés sur la route. « On en profite pour faire des découvertes!, » s’enthousiasme-t-elle. Pas de doute, il y a de l’ambiance dans cette van-là.

 

French Kiss

Alors que bon nombre d’artistes québécois francophones se posent la question de la langue à adopter pour mener une carrière musicale, Cindy Doire, originaire de Timmins en Ontario, a embrassé la langue française. « Le français est ma langue maternelle, mais très tôt je suis devenue bilingue… C’est pas évident d’être une petite Francophone à Timmins. À mes débuts, en 2003, on m’a invitée à faire un spectacle. Quand j’ai vu le programme, j’ai compris que j’allais être entourée d’artistes francophones… Ça faisait longtemps que je n’avais parlé français. J’étais presque complètement assimilée, très rouillée. Au lieu d’annuler, je me suis lancé le défi d’écrire en peu de temps quelques chansons en français. Mon niveau de français était bas, j’avais perdu une partie de mon vocabulaire… Puis, j’ai rencontré un réalisateur qui m’a encouragée à poursuivre dans cette voie. Je me suis senti appuyée dans ma démarche. Le fait de chanter en français m’a finalement ouvert bien des portes. »

 

De son propre aveu, chanter dans la langue de Damien Robitaille est aussi une question d’identité. « Mon père, décédé en 1998, était québécois. Il nous a sensibilisées, ma sœur et moi, à cette composante de notre culture. C’est lui qui m’a offert ma première guitare un mois avant de mourir… Si on m’avait dit à ce moment-là que je ferais carrière en musique, en français à part ça, j’aurais répondu : “No way in hell!”, rigole Cindy. Je n’y aurais pas cru. »

 

Musiques d’Amérique

Textes en français, donc, pour celle qui a longuement étudié les langues modernes et se destinait à devenir professeur, sur des musiques typiquement nord-américaines. Alors que son premier album (La vie en bleu) prenait forme au carrefour du jazz, du folk et du style cabaret, Chapeau de pluie, enregistré à Nashville avec des musiciens d’expérience, collaborateurs d’Emmylou Harris et de Johnny Cash notamment, présente des traces de country et de blues sur une base pop-folk. À la réalisation, Colin Lindell pilote l’affaire. « Quand je réécoute mon premier album, j’entends mes insécurités. On comprenait mal les mots et c’était ma première expérience en studio. Avec Colin, on a pris notre temps. Je suis fière du résultat; c’est un album qui me ressemble. »

 

L’image du chapeau de pluie qui donne son nom au gravé évoque l’idée d’être protégé contre quelque chose de gris. « L’année précédente en avait été une de transitions et d’épreuves multiples. J’en étais consciente; j’avais décidé d’y aller avec le courant. J’acceptais que la pluie continue à me tomber dessus en sachant que j’allais m’en sortir à un moment donné. Je suis quelqu’un d’assez positif; je crois que l’univers nous rend ce qu’on a projeté en lui. Sur la photo de pochette, il pleut sur moi. J’ai un parapluie, mais il ne me couvre pas, comme si je disais : “Amenez-en, je suis capable d’en prendre!” Les chansons ont été écrites dans cet esprit-là. »

 

En plus de sillonner l’Ontario et le Québec pour y semer ses tours de chants, Cindy Doire a de nombreux projets en tête. L’agenda 2010 est déjà bien rempli : « J’ai participé à un spectacle intitulé La Poésie qui résonne, lors duquel on m’a demandé de composer des musiques pour accompagner les textes de Gaston Miron, Patrice Desbiens, Paul Savoie et compagnie… Il est question qu’on enregistre le résultat. Et aussi, je travaille sur un album en… anglais! Il reste à ramasser les sous pour aller en studio, ce qui devrait se produire d’ici la fin de l’année. »



Souvent, on connaît une musique sans savoir le nom de l’auteur ni l’interprète, juste un air qu’on entend à la radio, à la télé, dans une pub. Ainsi, on a fredonné des notes du groupe québécois Dazmo pendant longtemps puisqu’il signe les génériques, entre autres, de Rumeurs, La Galère, Le Cercle, Six dans la cité, La Petite Séduction, Paquet voleur, sans oublier le thème des Jeux Olympiques de Pékin et une poignée de partitions de films (Les Grandes Chaleurs, Le Piège américain). C’est ce qu’on appelle de la musique audiovisuelle. Celle-ci inclut parfois aussi des chansons, comme « Don’t misunderstand me », écrite pour la série La Galère, et qui fut numéro 1 sur Zik.ca pendant 16 semaines en 2009.

 

Pour Iohann Martin, batteur et membre fondateur de Dazmo, il s’agit d’une histoire qui remonte à loin : « Chacun de nous, on a eu auparavant notre propre groupe. Rudy Toussaint [claviers] était dans Rudeluck. Ce qu’on aime, c’est collaborer avec d’autres musiciens, que ce soit pour un album ou une série télé. Mon père était producteur de disques, alors j’ai traîné longtemps en studio. La musique pour l’image, ça m’a toujours passionné. » Du côté de Rudy, même son de cloche : « Faire de la musique audiovisuelle, c’était un rêve d’enfance pour moi. Un jour, vers 19 ans, je me suis dit que je voulais faire de la musique de cinéma ou de télé. Je remarquais toujours ça, la musique dans les émissions de télé et au cinéma. Dans le fond, c’est Rudeluck qui était une erreur de parcours!, lance-t-il en rigolant doucement. Non, Rudeluck, c’était une école, on a appris beaucoup. »

 

Mais il n’y pas que les notes qui entrent dans la composition de musique audiovisuelle. Dans le cas de la série Rumeurs, Dazmo a inclus à la trame sonore une série de bruitages, d’onomatopées. Iohann s’en souvient : « Les fameux AHHHH, Oh!, c’est nous qui avions fait ça à un moment donné lorsqu’on a regardé les premières émissions. Il y avait un côté très abrupt aux dialogues d’Isabelle Langlois qu’on a souligné ainsi. Nous disposions d’une grande liberté. Ce n’est pas toujours le cas. » Pour Rumeurs, la musique surligne l’humour, un peu comme le faisaient jadis les rires préenregistrés.

 

« La musique audiovisuelle, souvent, tu ne la remarques même pas, note Rudy. Même si elle t’a transporté d’une façon subconsciente. Un peu comme le maquillage : une belle fille bien maquillée, on ne remarque pas son maquillage. » Iohann opine et enchaîne : « Elle a différents rôles. Elle appuie la dramatique. Il faut une musique narrative pour un film ou une série. Pour un thème, il doit y avoir un son, un air qui identifient bien ce qu’on écoute. Ce n’est pas nécessairement quelque chose que j’écouterais dans mon salon mais plutôt un truc qui colle bien à l’émission. »

 

Noyau et ramifications

 

Dazmo a été fondé en 1997, avec le noyau dur Iohann Martin, Rudy Toussaint et Sari Dajani, auteur, compositeur et musicien de jazz qui a réalisé plus de 40 albums pour des artistes locaux et internationaux.

 

Iohann explique la genèse du groupe : « Je suis entré dans la musique de film publicitaire par le biais de la production. J’ai fait part à ma conjointe, Mitsou Gélinas, de mon désir de partir une boîte qui ferait de la musique pour image, de voir si on pouvait faire ça de manière différente. Rapidement, j’ai rencontré Rudy Toussaint. Puis Sari, un an plus tard. » L’ex-chanteuse Mitsou est donc co-fondatrice et co-propriétaire de Dazmo, un membre important de l’équipe.

 

Et justement, ils aiment le travail d’équipe. Iohann : « On cherche le meilleur thème possible. Une fois trouvé, chacun apporte sa contribution, ses idées pour le développer. Pour se répartir les tâches, ça va toujours dépendre de la somme de travail. Quelqu’un peut s’occuper des chansons, d’autres des parties instrumentales. » Rudy précise : « Souvent, l’étincelle vient d’une seule personne. Mais on compose aussi en groupe, en même temps, en direct. On est à la merci des muses. »

 

Aujourd’hui, Dazmo compte deux membres supplémentaires, John Von Aichinger et Julien Turmel, le but étant de diversifier sa palette de couleurs musicales, d’enrichir le dialogue. En bout de ligne, la formation doit offrir la meilleure musique possible, que l’on pourra apprécier dans notre fauteuil, qu’il soit dans notre salon ou au cinéma.

 

En 2010, Dazmo continue sur sa lancée avec ses projets de films et de séries. Ça se construit sur la confiance. Il y a des gens, avec qui le groupe a déjà travaillé, qui refont appel à lui, il y a les rencontres qu’on cherche à provoquer avec des réalisateurs dont il apprécie le talent. Parfois, Dazmo décroche un contrat à la suite d’un hasard, une croisée des chemins fortuite. Tout ça pour composer encore et toujours des notes, que le rêve d’enfance se poursuive.