Depuis ses débuts comme plan d’affaire gribouillé sur une serviette de table durant un gala des JUNOS en 1999 jusqu’à son statut d’organisme caritatif disposant de plus d’un million $ en fonds en 2015, le Fonds de bienfaisance Unison est à l’image de la vision exprimée par les mots gribouillés par deux amis il y a 17 ans.

Le Fonds de bienfaisance Unison est l’idée de deux vétérans de l’industrie de la musique, Jodie Ferneyhough et Catharine Saxberg. Près de deux décennies plus tard, le rêve de ce duo poursuit sa croissance et son évolution; il est désormais devenu un système de soutien essentiel pour les musiciens et tous ceux qui gagnent leur vie dans notre industrie.

« Lorsque nous avons mis cet organisme caritatif sur pied, notre mandat était de soutenir tous les membres de notre industrie qui traversent des périodes difficiles », explique Catherine Saxberg, qui est également vice-présidente des relations internationales de la SOCAN. « Jodie et moi discutons souvent de la difficulté d’évoluer dans le domaine des arts sans soutien. Même lorsqu’on est sous contrat avec un « major », il existe très peu de mécanismes venant en aide aux artistes et à leurs familles en temps de crise. »

L’élan original de cette idée est né d’un accident qui avait laissé le chanteur du groupe Jacksoul, Haydain Neale, en piteux état, et ses dettes médicales devenaient de plus en plus importantes. « Haydain était un ami proche et son accident a été catastrophique », explique Mme Saxberg. « Sa situation nous a interpellée, Jodie et moi-même, et nous a fait réfloéchir sur le sort d’Haydain et d’autres qui traversent une crise sans filet de sécurité. »

Aujourd’hui, grâce au fonds de bienfaisance Unison – les musiciens et tous ceux qui travaillant dans l’industrie de la musique – ont accès à une source d’aide financière à court terme ainsi qu’à du counselling discret offert via une tierce partie, Shepell-FGI, le plus important programme d’aide aux employés et à leurs familles (PAEF) au Canada.

Le Fonds de bienfaisance Unison est une OSBL de bienfaisance enregistrée administrée et financée par la communauté qu’elle sert. Il y a deux grandes catégories de soutien offertes par le Fonds : l’aide financière et des conseils en santé mentale et physique. Pas une semaine ne passe sans que l’équipe de l’organisme ne reçoive une demande d’aide financière. Cette équipe est au strict minimum : le Fonds de bienfaisance Unison ne compte que deux employés à temps partiel.

« On entend régulièrement les histoires des gens que nous avons aidés », explique Jodie Ferneyhough, qui est également le président de l’Association canadienne des éditeurs de musique. « On nous dit que nos services conseils ont permis de sauver leur mariage ou les a aidés à monter un plan financier. Nos fonds d’urgence ont permis à certains artistes de ne pas souffrir de la faim et d’autres d’éviter de se faire évincer de leur logis. »

Unison est le partenaire caritatif officiel de l’édition 2016 du Gala des Prix SOCAN de Toronto qui aura lieu en juin. L’organisme entend profiter de l’occasion pour sensibiliser les gens et, si tout va bien, recueillir des fonds pour sonoeuvre de charité. La SOCAN a toujours été un partenaire de premier ordre dont la contribution est inestimable. Son ancien chef de la direction, Andre Lebel, a contribué 15 000$ au Fonds afin de jeter les bases légales de l’enregistrement du Fonds en tant qu’organisme caritatif à but non lucratif, processus auquel a participé Anne Godbout, une ancienne employée du contentieux.

Les besoins pour l’existence dun tel service ne se démentent jamais, comme en fait foi le fait que les demandes de soutien non financières ont augmenté l’an dernier. Mais quel est donc le jalon contre lequel cette OSBL mesure son succès? « Le nombre croissant d’appels que nous recevons à notre ligne d’urgence augmente dramatiquement », affirme Mme Saxberg. « Les gens se passant le mot au sujet à notre sujet, ce qui est une bonne chose en soi, mais qui met beaucoup de pression sur nos ressources financières limitées. Nous avons sans cesse besoin de fonds additionnels pour pouvoir venir en aide à ceux qui en ont besoin. »

Ces fonds sont recueillis grâce à divers événements tel que la deuxième édition du Unison Jam qui se déroulera cette année dans le cadre de NXNE, le 16 juin prochain au Phoenix Concert Theatre de Toronto, ainsi que Golf4Good, un tournoi de golf qui se déroulera cette année le 28 juin au Lionhead Golf Club de Brampton, Ontario. C’est d’ailleurs lors de la première édition du Unison Jam, l’an dernier, que l’organisme avait annoncé avoir franchi le cap du million de dollars, lui permettant ainsi de lancer son nouveau programme d’aide aux membres de l’industrie de la musique dans le besoin.

L’OSBL sensibilise également le public grâce à de nombreux partenariats avec des artistes et d’autres organismes aux préoccupations similaires. Ainsi, en avril, dans le cadre de l’édition 2016 des East Coast Music Awards, Amelia Curran a partagé son combat personnal avec des problèmes de santé mentale durant un panel présenté par Unison. L’auteure-compositrice est une des plus de 150 artistes qui ont prêté main forte à l’organisme caritatif depuis sa création.

Qu’est-ce qui rend le Fonds de bienfaisance Unison si important? La plupart des musiciens sont des travailleurs autonomes et bon nombre d’entre eux sont l’unique source de revenus de leur famille. En tant qu’entrepreneurs indépendants, plus de 45% n’ont pas d’assurances santé et près de la moitié (49%) ont connu des difficultés d’une nature ou d’une autre qui les a empêché de travailler.

« Le besoin pour notre organisme est immense », croit M. Saxberg. « La compassion et la générosité de la communauté musicale me touchent énormément. »

 

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Au cours de la dernière année, un beau mystère a dominé les palmarès BDS. Indélogeable du Top 100 depuis un an, la chanson Placebo d’Alexe Gaudreault a figuré dans le Top 10 durant 46 semaines, un palmarès au sommet duquel elle a trôné 7 semaines en première position, ce qui lui a valu un Prix No. 1 SOCAN. Un tour de force rendu possible grâce à une jolie chanson pop issue d’un EP de 3 titres, une voix déjà en équilibre entre maîtrise et abandon, et une production indépendante. Placebo a été une clé pour ouvrir bien des portes : « On n’aurait pas pu prévoir un tel succès. On savait qu’on tenait une bonne chanson, mais on ne peut jamais deviner la suite », dit Mariane Cossette-Bacon, gérante de la chanteuse et co-auteure de plusieurs chansons avec Alexe et John Nathaniel.

 

Le 24 mai 2016, Alexe Gaudreault lancera un premier album complet à son nom (disponible dès le 20 mai). Si son minois est encore inconnu de certains, d’autres ont pu l’apprivoiser au petit écran lors de la première mouture de la populaire émission La Voix en 2013. Aux auditions à l’aveugle, la jeune interprète avait retenu l’attention de Marc Dupré et de Marie-Mai après une très juste interprétation de Quand on a que l’amour de Brel. Éliminée lors du deuxième direct, elle assurera la première partie du spectacle de son ancien coach Marc Dupré les 10 et 11 juin prochain au Centre Bell. « La dernière fois que j’y suis allée, c’était pour voir le Cirque du Soleil… Et là j’y retourne pour chanter! J’ai des papillons au ventre juste à y penser. »

« Ça se fake pas l’émotion. Parfois, plusieurs prises sont nécessaires. L’enregistrement de Placebo s’est terminé à trois heures du matin avec une couverture sur la tête! »

À voix haute

Alexe Gaudreault P&M mai 2016 credit Ali Kay InStoryAlexe Gaudreault est originaire de Dolbeau-Mistassini au Saguenay-Lac-Saint-Jean, ça s’entend dans sa voix. Attachante, elle a hérité du côté bon vivant des bleuets. Son oreille musicale et sa voix de rossignol lui viennent de la lignée maternelle. « Ma mère, mon oncle et mon grand-père ont toujours chanté pour le plaisir, tandis que mon père est incapable de siffler juste! »

Dès son jeune âge, Alexe, aujourd’hui âgée de 23 ans, chante dans des chorales d’églises, puis au secondaire se met à la flûte traversière. « J’ai jamais dit : « Je veux être chanteuse »; la musique faisait partie de ma vie, c’est tout. » En plus de chanter juste, elle dessine bien, et entame un D.E.C. en Arts. À 19 ans, Alexe s’inscrit au Festival de la chanson de Saint-Ambroise, un concours de chanson francophone qui donne l’occasion aux aspirants auteurs-compositeurs-interprètes de se faire connaître. « C’est là que j’ai pogné la piqûre. Ensuite, j’ai auditionné pour La Voix et tout s’est enchaîné. »

Ce qui pourrait avoir l’air d’un conte de fées vu de l’extérieur est une histoire de talent, de rencontres et de persévérance. De risque, d’effort et d’instinct. « Quand j’ai décidé que je voulais me consacrer à la musique, j’ai su que j’allais devoir travailler très fort », raconte Alexe, attablée devant un bagel au fromage à la crème. Nous sommes au Café Lézard, dans le quartier Rosemont où elle a vécu à son arrivée à Montréal. Négocier l’après La Voix n’a pas dû être de tout repos. « L’expérience est axée sur la performance : il faut livrer. C’est une belle plateforme, mais ça va vite. Sans rien enlever à cette émission – qui a changé ma vie – je trouve qu’on en ressort un peu désemparé. Heureusement ma mère a toujours été là pour me grounder. Ensuite, j’ai eu la chance de rencontrer des gens avec qui j’ai continué d’évoluer comme artiste. »

John Nathaniel ne regardait pas La Voix. « La première fois que j’ai entendu Alexe chanter, c’est sur mon fil Facebook, par hasard, dans une perfo acoustique de piano jazz, dit le réalisateur de 32 ans. Je me suis dit : « Cette fille-là a quelque chose de spécial, un ton » et j’ai voulu la rencontrer. Alors je l’ai invitée à venir écouter de la musique au studio. Rien ne nous liait, on a eu envie de faire un premier single ensemble pour voir où ça nous mènerait. L’idée d’un EP est venue pas longtemps après. »

Gérante, parolière, styliste, titulaire d’un baccalauréat en commercialisation de la mode et d’une Maîtrise en administration des affaires (MBA), conductrice d’Alexe à ses heures et conjointe de John, Mariane Cossette-Bacon, 32 ans elle aussi, revient sur cette étape importante de la consolidation d’une identité d’artiste : « John et Alexe ont pris le temps de faire de la recherche pour voir ce qu’elle écoute et ce qui la fait triper, ce qui fonctionne avec sa voix, les sonorités qui l’inspirent. C’était important d’arriver avec une proposition musicale qui lui colle à la peau. Ce n’est peut-être pas tous les candidats de La Voix qui ont cette opportunité et la chance d’être ainsi encadré en sortant de là. »

Six mains, trois têtes, une passion
alex gauderaultPour le lancement de ce premier album, ils sont tous les trois sur la ligne de départ, fébriles, prêts à se lancer. Pop de haut-calibre, rassembleuse et bien produite, on est dans ces eaux-là. Le trio de créateurs a signé avec Musicor, « ce qui ne change rien au niveau artistique, précise John. Ils comprennent ce qu’on veut faire et nous ont donné carte blanche. À travers le succès récolté par le EP et Placebo, on a compris qu’on avait besoin d’une équipe experte en marketing. »

À l’écoute de la chanson L’hiver, on pense à l’intensité de Sia. D’autres moments dévoilent les allégeances musicales de John et Alexe : même si la dominante est pop, ces deux-là affectionnent « des trucs moody et planants qui vont de Bon Iver à Coldplay en passant par London Grammar », dit Alexe. Les textes sont signés par le trio de co-auteurs, avec, par moments, un quatrième collaborateur qui ajoute sa touche. Et John Nathaniel signe les musiques.

Leur processus d’écriture intrigue. « On est très disciplinés, raconte John qui a suivi un atelier d’écriture à Los Angeles. On prévoit des séances de travail au studio. Il n’y a pas d’alcool et ça ne se passe pas par courriels interposés. On écrit vraiment à six mains, des chansons sur mesure pour Alexe! On est travaillants et la réécriture ne nous fait pas peur. » Mariane : « On ne cherche pas la perfection, on cherche la perfo vocale convaincante, un texte solide et la prod qui va marcher. » « La perfection c’est stérile, renchérit John. Ce qu’on veut, c’est de l’émotion, quelque chose de cru. On est instinctifs et on travaille vite. Une chanson pour nous, de l’écriture du texte jusqu’à la prod, ça se fait en trois jours. »

Placer la voix est ce qu’il y a de plus long pour Alexe : « Ça se fake pas l’émotion. Parfois, plusieurs prises sont nécessaires. L’enregistrement de Placebo s’est terminé à trois heures du matin avec une couverture sur la tête! »

Alexe Gaudreault arrive avec un album qui lui ressemble et résume bien le chemin parcouru. « Depuis mon arrivée à Montréal, j’ai beaucoup évolué comme personne, je pense que je me suis trouvée! Je suis encore un peu bébé, mais la petite fille que j’étais est devenue une femme. Je suis partie de la maison, ma famille est loin et au début, j’ai trouvé ça un peu difficile… J’ai la chance d’être bien entourée. »

Sur le tatouage qu’elle porte à son bras, quelques mots tirés d’une chanson du groupe suédois The Sounds : « Home is where your heart is. » Si la chanson Placebo est une clé, la maison d’Alexe Gaudreault, c’est la musique, et son pouls bat la cadence d’une chanson pop.

Page Facebook d’Alexe Gaudreault



« Pour être parfaitement heureux dans mon métier de musicien en ce moment, j’ai besoin d’avoir ces deux projets qui semblent sollicités deux parties différentes de mon cerveau, de plus il n’y jamais de temps morts et je suis quelqu’un qui carbure aux défis et aux projets emballants, » affirme le membre SOCAN Antoine Lachance, en faisant référence aux défis reliés à sa bourgeonnante carrière solo et celle au sein du trio pop-rock On a créé un MONSTRE, qui l’occupe depuis tout près de 10 ans.

L’auteur-compositeur a pris part à Ma première place des arts cet hiver, concours au cours duquel le chanteur s’est démarqué, raflant non seulement le Grand prix dans la catégorie auteur-compositeur et interprète, mais également celui de la chanson de l’année, pour Le fleuve, pièce qui se retrouve sur son premier album Cimetière d’avions lancé en avril 2016.

« Le fleuve a été écrite dans la période la plus difficile de ma vie. J’ai vécu une grosse peine d’amour quelque mois après avoir perdu mon père décédé des suites de sa bataille contre un cancer du cerveau. Dans ces moments seuls, dans un appartement presque vide, je sentais que tout s’écroulait autour de moi, que tout m’était arraché en quelque sorte. Natif de Sorel, où le fleuve fait partie de notre quotidien, je regardais la vaste étendue d’eau et je me suis imaginé sur une banquise à la fonte des glaces », explique l’auteur-compositeur au sujet de la ballade.

Si sa carrière solo commence tout juste à prendre forme, elle devra tout de même prendre quelques pauses, puisque On a créé un MONSTRE fera paraître non pas un, mais deux EP d’ici la fin de l’année. Le premier, Théâtre des catastrophes, vient tout juste de paraître chez Slam Disques.

« La différence réside dans mon apport au projet. Dans On a créé un MONSTRE, je suis sollicité beaucoup plus pour la musicalité, les arrangements, le côté multi-instrumentiste et, récemment, pour mon expertise à enregistrer et mixer les efforts du groupe. Pour mon projet personnel, la différence principale réside dans le fait que je suis l’auteur des chansons. Tout repose sur mes épaules avec l’aide de quelques acolytes, dont Maxime Reed-Vermette, Éric Tessier et Louis-Étienne Sylvestre. Le côté solo me permet aussi d’aborder des sujets plus personnels », explique celui qui sera des Francofolies de Montréal le 11 juin 2016 et qui passera la fin de l’été en France, question de tâter le pouls des Français dans l’Hexagone.

Il conclut : « Curieusement, les deux projets se marient à merveille. Je n’ai jamais de conflit d’horaire ou de problématique quelconque à avoir deux projets de créations sérieux. Même que les deux s’alimentent au niveau de la visibilité et de la créativité. J’apprends sans cesse d’un côté comme de l’autre et je fais toujours bénéficier de cet apprentissage en amenant tout ça à l’autre projet et vice versa. »

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