La musique joue un rôle de premier plan en restauration. C’est une question d’ambiance et, par extension, d’expérience positive pour les consommateurs. Les restaurateurs qui adaptent leur sélection musicale au type d’ambiance qu’ils souhaitent offrir à leur clientèle maximisent ainsi leur chance de succès.

Louis McNeil, propriétaire des quatre établissements Cosmos de la région de Québec, a placé la musique au centre de son offre distinctive et elle fait partie intégrante d’un ensemble de facteurs qui contribuent au succès de sa bannière : « Il y a 20 ans à Québec, il n’y avait pas de restaurants avec une « ambiance », il n’y avait que des restaurants avec des nappes sur la table. Nous avons fait le choix d’être les premiers à avoir un restaurant sans nappes.  La musique fait très certainement partie de l’expérience vécue par nos clients. »

Il y a 20 ans, au premier Cosmos de la rue Grande Allée, à Québec, la musique était diffusée à partir de petites cassettes, puis des 8 pistes, puis par un système de cassettes qui jouaient des heures en boucle. Après avoir adopté le format CD, le Cosmos a engagé des DJ’s, toujours pour créer cette ambiance branchée qui le distingue.
Cosmos CoverIl y a quelques années inspiré par la vague de compilations de musique lounge  de style Buddha Bar, Louis McNeil s’est dit : « Pourquoi pas nous? » Daniel Lussier, designer attitré du Cosmos, a recruté le membre SOCAN Alain Simard, connu sous le nom d’artiste Mr. Smith, pour créer de la musique originale qui correspondait à l’image du Cosmos. Le quatrième album de la collection Cosmopop, a été lancé en novembre 2014.

« Le Cosmos peut se targuer d’être le seul établissement de restauration au Canada à avoir produit des albums de musique originale! Les clients ont la chance de se procurer les compilations Cosmos dans les quatre succursales. C’est aussi une super belle promo pour le resto; c’est beaucoup plus agréable de voir la pochette d’un des CD plutôt que des brochettes de poulet dans un abribus. De cette manière on vend l’ambiance, un concept, une expérience. »

 


Et on ne lésine pas sur les investissements sonores au Cosmos : haut-parleurs haut de gamme, panneaux acoustiques aux plafonds et aux murs qui absorbent les sons, tout est mis en place pour que l’expérience musicale soit de la plus haute qualité. « On ne se gêne pas pour mettre une série d’amplificateurs en vedette, stratégiquement placés près de la cuisine. Et au Cosmos de Lévis nous avons des musiciens en concert les vendredis et samedis soirs. »

Et sur le site Web du Cosmos, on permet même aux visiteurs de se plonger dans l’ambiance de la succursale de Ste-Foy en offrant la Cosmos Radio, une webradio diffusant en direct la musique de l’établissement en temps réel!

Au fil des ans, le Cosmos est aussi devenu un lieu de développement pour certains artistes musicaux de Québec. Comme pour The Seasons, qui y a fait ses armes en s’y produisant régulièrement avant de connaitre le succès international! « On jouait là tous les deux jeudis, on était un peu devenus le house band», a affirmé le membre du groupe, Hubert Chiasson, en entrevue au Soleil.

À l’image de son propriétaire, les quatre établissements Cosmos de Québec, Ste-Foy, Lévis et le petit dernier du quartier Lebourgneuf sont créatifs tout en supportant la créativité, et animés d’une passion pour la restauration et la musique. Bref, ils sont fièrement Autorisés à vous divertir!

http://www.lecosmos.com/



« Je suis un raté en tant qu’auteur-compositeur. »

Si quelqu’un d’autre – votre barista, voire votre dentiste – vous lançait cette affirmation, cela n’aurait rien de bien surprenant. Mais lorsque c’est Randy Bachman qui la fait, on doit marquer un temps d’arrêt.

Après tout, Randy Bachman est un membre fondateur de non pas un, mais deux légendaires groupes rock canadiens – The Guess Who et Bachman-Turner-Overdrive – et il est l’auteur ou le coauteur de nombreux classiques du répertoire, dont notamment « Takin’ Care of Business », « These Eyes », « American Woman », « You Ain’t Seen Nothing Yet », Let It Ride », « Undun » et « Looking Out for No.1 ». Pas exactement le pedigree d’un auteur-compositeur raté.

« Personne n’a jamais décidé d’enregistrer une de mes chansons après l’avoir simplement entendu en version démo ».

De toute évidence, il blague. Évidemment. Mais seulement à moitié. Commençons donc par nous pencher sur la portion « blague » de cette affirmation.

Bien entendu, la blague c’est que Randy Bachman fait sans aucun doute partie du club très sélect des plus grands auteurs-compositeurs. Il a vendu plus de 40 millions d’exemplaires de ses disques à travers le monde, a participé à l’écriture de plus de 120 albums et simples certifiés Or et a atteint le sommet des palmarès dans plus de 20 pays.

Et c’est sans parler de son étagère à trophées qui n’a rien à envier à celle de Wayne Gretzky. Bachman est lauréat de 11 prix Juno et d’une douzaine de Prix Classique de la SOCAN chacun soulignant plus de 100 000 exécutions à la radio. Il a reçu l’Ordre du Canada et le Prix du gouverneur général pour les arts de la scène (en compagnie de Guess Who). Il a été intronisé à deux reprises à l’Allée des célébrités canadiennes – en tant qu’artiste solo et en tant que membre de Guess Who. Il est également le seul artiste à être doublement intronisé au Panthéon de la musique canadienne : une première fois en 1987 avec The Guess Who puis une deuxième, en 2014, avec ses collègues de BTO.

Et n’allez pas croire que ces honneurs sont limités au territoire canadien. En 2014, il a été accueilli au sein du Musicians Hall of Fame de Nashville et en 2011 l’ASCAP (American Society of Composers, Authors and Publishers) lui a remis son Global Impact Award. Si pour vous tout cela signifie qu’il rocke, personne ne pourrait vous dire que vous vous trompez.

Son plus récent honneur lui a été remis en juin 2015 alors que la SOCAN lui remettait son Prix Hommage 2015 lors du volet anglophone des Prix SOCAN. « C’est bien d’être honoré pour mes classiques – et je ne me plains pas, je dois bien en compter 12 ou 15 – grâce à ce prix », explique le musicien, « mais moi je suis toujours à la recherche du prochain hit. J’aurais préféré recevoir le prix que MAGIC! a reçu – Chanson de l’année –, car pour moi tout ce qui compte c’est la chanson. Je suis et serai toujours un auteur-compositeur et je compte bien continuer à écrire des chansons exceptionnelles. »

Mais, voici la moitié sérieuse de son affirmation initiale. Bachman est un peu frustré par son talent d’auteur-compositeur : bien que ses classiques aient été interprétés par des artistes aussi variés que Lenny Kravitz et Mavis Staples, pratiquement personne n’a interprété les chansons de son répertoire en tant qu’artiste solo.

« Personne n’a jamais décidé d’enregistrer une de mes chansons après l’avoir simplement entendu en version démo », se désole Bachman. « Il faut toujours que je l’enregistre moi-même, que je mousse son succès, et alors seulement d’autres artistes en font leur propre version. Mes chansons les plus reprises sont “These Eyes”, “American Woman” et “You Ain’t Seen Nothing Yet”, mais elles ont toutes été des hits avant que quelqu’un d’autre les chante. »

Il serait normal de croire qu’avec le pedigree de Bachman, les artistes se bousculeraient à sa porte pour savoir ce qu’il a en stock pour eux. Pourtant, à chaque fois qu’il affiche son panneau « auteur-compositeur au travail », à l’instar de Lucy et de son kiosque de psychiatre dans Peanuts, rien de tout cela ne s’est produit. Pendant toute la période de la fin des années 80 à la fin des années 90, il se rendait fréquemment à La Mecque des auteurs-compositeurs, Nashville, afin de tenter de percer dans ce cénacle de la musique. Pas de pot.

Cette expérience a laissé Bachman assez perplexe. « Aucune des chansons que j’ai écrites – et il y en avait d’excellentes – n’a jamais été enregistrée ou reprise par qui que ce soit », laisse-t-il tomber. « Ça n’est simplement jamais arrivé. J’ai fini par jeter l’éponge. »

Cela ne signifie pas pour autant qu’il abandonne. Difficile d’arrêter de vouloir écrire des hits quand on a goûté à ce genre de succès.

« J’aimerais vraiment écrire une chanson pour Céline Dion – quelle chanteuse vraiment incroyable – ou ce genre de truc », explique-t-il. « J’ai écrit ce genre de chansons, très classe, ultra émouvantes, pour les meilleures voix avec un registre de trois ou quatre octaves que je serais incapable de chanter moi-même. J’en ai plein les poches et je n’attends qu’une occasion de les jouer à quelqu’un. »

Mais alors, aurait-il perdu sa touche magique? Il n’est pas de cet avis. En fait, il considère être un meilleur auteur-compositeur maintenant qu’à l’époque où il a écrit tous ces hits. « Je m’améliore constamment », dit-il avec enthousiasme. « Il n’y a aucun doute que je suis vraiment, vraiment, vraiment meilleur aujourd’hui qu’à cette époque. »



Ces temps-ci, on a moins de chances de trouver Alice Ping Yee Ho devant un piano de concert que devant une table de travail, penchée sur une recherche ou peaufinant sa dernière œuvre de commande. Au cours des dernières années, cette compositrice a produit une remarquable variété d’œuvres intimes et de grande échelle qui témoignent de son esprit de collaboration, de son ambition artistique et, par-dessus tout, de sa curiosité d’esprit.

Les commandes d’œuvres reçues par la compositrice torontoise ont souvent mené à des collaborations plus poussées. Ocean Child, œuvre pour soprano et orchestre, lui a permis de triompher au concours de composition musicale lancé l’année dernière par le PEI Symphony Orchestra dans le cadre des célébrations du 150e anniversaire de la Conférence de Charlottetown. Le directeur musical de l’orchestre, Mark Shapiro, vient de lui commander une œuvre pour Cantori New York, le célèbre chœur de chambre qu’il dirige depuis 25 ans.

« Je remonte aux sources de ma propre culture. Je découvre de nouveaux sons et de nouvelles façons de communiquer avec le public. »

Les textes originaux d’Ocean Child étaient de l’artiste de théâtre torontoise Marjorie Chan, avec laquelle Alice Ho avait déjà collaboré pour The Lesson of Da Jing, œuvre pour laquelle elle avait gagné le prix Dora Mavor Moore dans la catégorie Nouvel opéra exceptionnel en 2013. Commandé à l’origine par le Toronto Masque Theatre, l’opéra revisite brillamment le conte classique de Da Jing, la première concubine du roi Zhou, et de sa liaison fatale avec un professeur de musique.

« Cet opéra a été un point tournant majeur pour moi parce qu’on y fait un usage intensif d’instruments de musique chinois (pipa, erhu et guzheng) et d’instruments baroques traditionnels, ce qui est un mélange très nouveau à l’opéra », explique la créatrice qui a grandi à Hong-Kong et obtenu un baccalauréat en musique à l’Université de l’Indiana avant de s’établir en permanence dans la Ville-Reine et d’obtenir une maîtrise en composition de l’Université de Toronto.

« Comme jeune compositrice, j’essayais de me démarquer par mon individualisme mais, au cours de mes 10 dernières années de résidence dans une ville aussi multiculturelle que Toronto, j’ai souvent eu l’occasion de faire des recherches dans le domaine de la musique chinoise et de ses instruments », poursuit cette compositrice à laquelle plusieurs ensembles de musique chinoise distingués ont commandé des œuvres au cours des dernières années. « À travers ces œuvres, je remonte aux sources de ma propre culture. Je découvre de nouveaux sons et de nouvelles façons de communiquer avec le public sans que ma musique cesse pour autant de refléter mon style personnel. C’est important pour moi que le public fasse l’expérience de ces nouveaux sons non pas d’une manière superficielle, mais à travers une œuvre qui a une certaine profondeur. »

Pour la composition de Bridge of One Hair (2007), un gigantesque projet collaboratif de performance et d’installation réalisé sur une période de trois ans pour relier diverses communautés urbaines d’Etobicoke, Alice Ho s’est investie dans la musique et les contes populaires somaliens et irlandais. « Ce fut tellement passionnant et stimulant pour moi d’écouter et de travailler avec des gens et des idées débordant le cadre de mon propre univers artistique », explique la compositrice.

Alice Ho, semble-t-il, ne recule pas devant les défis. À la fin de mai 2015, elle dirigeait la session d’enregistrement de trois jours de The Lesson of Da Jing à la Music Gallery de Toronto, qui fut suivie d’un concert. « La réalisation était une nouvelle expérience pour moi, donc quelque chose d’un peu épeurant », sourit-elle. « Mais j’avais besoin d’être en contrôle parce que je savais exactement ce que mes oreilles désiraient entendre. » L’enregistrement sera lancé plus tard cette année sous l’étiquette Centredisques/Naxos, où sortait l’année dernière Glistening Pianos, un album de morceaux pour deux pianos qu’elle a composé et qui a été mis en nomination aux Prix JUNO 2015 dans la catégorie Composition classique de l’année.