C’est l’une des surprises discographiques québécoises de 2019, et possiblement le meilleur album en carrière de Diane Tell. Paru en mai dernier, Haïku fut enregistré en France et au Québec sous la direction artistique partagée de Tell et… de Fred Fortin, qui lui a également composé trois chansons inédites. Voici le récit d’un étonnant partenariat.

Diane Tell, Fred Fortin, HaikuFred Fortin l’avoue sans gêne, jamais dans sa vie il n’avait imaginé un jour réaliser un album de Diane Tell. « C’est fou pareil! Une fois l’album terminé, je me suis mis à réécouter des disques de Diane, quelques-uns que j’avais trouvés en vinyle. Ça m’a alors frappé, me suis dit : Ben voyons donc… Comme quoi y’a rien d’impossible dans ce métier-là. »

« C’est vrai que sur papier, une collaboration Fred Fortin – Diane Tell, c’est un truc improbable », reconnaît aussi Diane, rejointe chez elle, dans les montagnes suisses. « Les gens à qui j’en ai parlé m’ont dit : C’est bien bizarre! Et beaucoup de gens se demandaient aussi pourquoi il venait à moi. Or, pourtant, on a plein de choses en commun, plus qu’on l’imagine. Qu’importe le style de musique ou nos carrières, nous sommes tous deux auteurs-compositeurs, on aime aussi travailler en gang et se mélanger. »

« ‘Faut simplement le faire pour les bonnes raisons et pour avoir du fun, abonde Fred Fortin, attrapé en pleine tournée de son album Microdose. C’est juste que, artistiquement, Diane, c’était un match peut-être improbable ? J’avais peur d’y aller. Ce sont les gars qui m’y ont poussé, « ‘Faut que tu le fasses, Frank! » Mes chums m’ont ben crinqué. »

La graine de cette collaboration entre nos deux illustres auteurs-compositeurs fut plantée il y a deux ans par Louis-Jean Cormier, à l’occasion de l’enregistrement d’un épisode de l’émission Microphone qu’il animait. Ils ont passé la journée ensemble à discuter « et avoir ben du fun », assure Fred. Peu après cette rencontre, Diane Tell l’a contacté pour lui demander d’assurer la réalisation de son prochain album. « Ça a pris du temps parce que je n’en avais pas, de temps. Elle a insisté un peu. Je lui ai dit : Regarde, je vais voir si je ne peux pas me libérer avec les gars pour passer un cinq-six jours ensemble et taponner les tounes. »

« On essaie et hop!, on découvre quelque chose de nouveau. C’est très inspirant ça. », Diane Tell

La belle expérience de studio! Ça donne quoi, enfermer Fortin et Tell pendant six jours de temps? Un disque épatant, où l’un élargit son horizon musical, où l’autre accepte de se remettre en danger. « Comme disent les Américains : push the envelope!, commente Diane Tell. Aller toujours plus loin, de manière toujours plus engageante, la musique, les textes, l’orchestration. Parce que je suis productrice : c’est aussi mon travail de voir comment y parvenir, c’est ce qui m’amène là où je n’étais jamais allée » grâce à Fred et sa gang constituée d’Olivier Langevin et Joe Grass aux guitares, de François Lafontaine aux claviers et de Samuel Joly à la batterie.

Selon Diane Tell, « beaucoup d’artistes de ma génération vont réessayer de refaire ce qu’ils ont déjà fait dans leur prime jeunesse. Là, on a travaillé en totale liberté, avec l’envie d’essayer des choses. Quand on veut faire quelque chose de nouveau, il faut changer un peu les ingrédients. On essaie et hop!, on découvre quelque chose de nouveau. C’est très inspirant ça, et c’est pour ça que j’ai contacté Fred. »

Ce qui est particulier de cette collaboration, c’est qu’elle ne concerne pas directement l’écriture des chansons; Fred lui en a offert trois de son côté, alors que Diane avait déjà l’essentiel de cet album coécrit avec le poète Alain Dessureault, l’auteur-compositeur-interprète Serge « Farley » Fortin et l’écrivain Slobodan Despot. La collaboration se trouve essentiellement sur le plan de la direction artistique – le son, l’intention, les orchestrations, qui constituent en effet une forme d’écriture musicale.

Ainsi, le mandat devait se limiter à la réalisation, « mais je m’étais mis dans l’esprit d’essayer d’écrire des tounes pour Diane – à partir des souvenirs assez flous de ce que c’était du Diane Tell parce que j’étais jeune lorsque j’ai connu son travail, explique Fortin. Je n’avais que des références floues de son vieux stock, de ses rythmes bossa-nova », l’inspiration de sa chanson Vie qui ouvre l’album.

Une chanson fameuse, puisqu’on n’y reconnaît pas directement la griffe de Fortin : « J’ai eu vraiment du fun à faire une toune comme ça, qui a même ensuite un peu enligné mes propres affaires », dit-il en faisant référence aux chansons Microdose et Électricité de son récent album, aux influences rythmiques latines/brésiliennes. Ailleurs, c’est Diane Tell elle-même qui pousse l’enveloppe, par exemple sur la longue Spoiler : « C’est Diane qui est arrivée avec la maquette et le beat électronique, la chanson était déjà assez pétée. Nous, on a suivi dans cette vibe-là et jamais elle a pesé sur le break! »

Quant aux deux autres, Chat et Catastrophe, elles portent indéniablement la signature Fortin, dans le texte autant que dans le style mélodique. « Comme vous le savez, il a aussi enregistré la chanson Chat pour son propre album, mais en changeant le titre. Et j’ai trouvé ça fascinant, d’abord parce que nos albums se sont suivis, le mien d’abord, le sien ensuite. Ce qui est extraordinaire, c’est d’écouter la différence entre nos versions. Elles sont presque méconnaissables, et c’est dans cet exemple qu’on voit que, même si la composition est la même, on parvient à reconnaître une signature propre à l’artiste qui l’interprète. »

Candide, Fred révèle ne pas trop savoir pourquoi Diane lui avait confié ce mandat. « J’ose croire qu’elle aimait ce que je faisais. Y’a quelque chose d’assez brut et direct dans ma manière d’approcher ce travail. Puis, j’arrivais avec mon entourage, aussi : je travaille avec du bon monde, y’a de quoi de stimulant là-dedans. C’est trouver le plaisir absolu dans la musique et la faire sans concessions, et je ne crois pas que Diane ait été quelqu’un qui a fait des concessions dans sa carrière. »



Ce n’est pas tous les jours que l’on vous remercie publiquement devant les 22 millions d’abonnés de la page Facebook de Céline Dion, et c’est exactement ce qui est arrivé à Liz Rodrigues, une auteure-compositrice professionnelle de longue date.

« Quel bonheur de rencontrer la talentueuse Liz Rodrigues lors de mon spectacle de samedi dernier. Elle a coécrit “Courage”, “Flying on My Own” et plusieurs autres chansons pour moi. Merci Liz ! — Céline xx… », pouvait-on lire dans la publication du 27 mai où on voyait les deux femmes.

Rodrigues a coécrit six des chansons de Courage, le plus récent album de Céline, en compagnie de divers collaborateurs, soit les deux mentionnées sur Facebook ainsi que « Say Yes », « Nobody’s Watching », « How Did You Get Here » et « The Chase ». C’est en 2008 qu’elle a réussi à « placer » une de ses chansons dans le répertoire de Céline Dion — sur My Love: The Essential Collection —, et elle a rencontré « très brièvement » la vedette à plusieurs reprises, mais sans jamais avoir le courage d’avoir une véritable conversation avec elle.

Lorsqu’elle raconte sa rencontre avec la chanteuse peu de temps avant qu’elle mette fin à sa résidence de 16 ans au Caesar’s Palace, Rodrigues — une « fan obsédée » depuis la parution de Unison en 1990, le neuvième album de Dion et son premier en anglais — elle dit « je m’étais promis de ne pas m’effondrer. J’avais plein de choses à lui dire, mais dès qu’elle m’a salué, qu’elle a pris ma main et qu’elle m’a dit de belles choses, j’étais comme [elle baragouine]. Je ne sais même pas ce que j’ai dit. J’étais sans mot », dit-elle en riant.

Enfant, la torontoise tentait d’imiter Dion note pour note. Ses premiers pas sur scène ont été des interprétations de Céline devant les membres de son entourage de la communauté portugaise. Elle a également été très inspirée par le chant très émotif de la chanteuse fado Amália Rodrigues dont elle a également interprété les chansons. « J’ai toujours été attirée par ce style musical et je tente d’écrire dans cette veine », affirme-t-elle.

À peine deux ans après avoir écrit « There Comes a Time » pour Dion, Rodrigues écrit trois pièces hip-hop pour l’album Recovery d’Eminem qui s’est rendu au sommet du palmarès Billboard, « Won’t Back Down », « 25 To Life » et « Almost Famous » et plus de prêter sa voix aux deux dernières. Elles ont toutes été coécrites avec ses compatriotes Erik et Chin Injeti ainsi que DJ Khalil qui, tous ensemble, formaient le groupe The New Royales.

« C’est possible d’écrire des chansons émotives bien senties pour Céline, car elle les interprète de manière incroyable. »

Bien qu’elle blague — à moitié — lorsqu’elle se dit toujours prête à écrire une ballade pour Céline, elle affirme que ce n’est pas plus difficile ou différent que d’écrire pour Eminem. « Ce n’est vraiment pas différent », affirme Rodrigues qui s’inspire d’émotions lorsque vient le temps d’écrire une ballade tandis qu’elle cherche plus à raconter une histoire lorsqu’elle écrit du hip-hop. « Je pense que nous sommes tous plus qu’une personne. Nous vivons tous des expériences différentes à différents moments de notre vie. »

C’est cette approche et cette polyvalence qui ont permis à l’auteure-compositrice sous contrat chez Universal Music Publishing Group de coécrire des chansons pour des artistes aussi variés que P!nk et Pitbull, sans compter plusieurs autres pièces pour Eminem au cours des dix dernières années, dont la plus récente est une autre collaboration avec Alcock, Injeti et Khalil, « Castle », que l’on peut entendre sur l’album Revival (2017) du rappeur.

Ce sont néanmoins les chansons pour Dion qui lui coulent naturellement dans les veines. La première, celle qui l’a lancée — « There Comes a Time » —, lui est venue alors qu’elle poursuivait sa propre carrière d’interprète. C’est Dan Hill qui lui a présenté l’auteur-compositeur suédois Jörgen Elofsson (Westlife, Britney Spears) qui a lui-même coécrit la chanson « I Believe In You » pour Céline Dion et Il Divo. Quant à Hill il a coécrit et coproduit la pièce « Seduces Me » que l’on peut entendre sur l’album Falling Into You (1996) qui s’est écoulé à plus de 32 millions d’exemplaires.

« J’ai toujours aimé écrire même si je me cherchais en tant qu’interprète à cette époque », affirme Rodrigues. « Je m’étais rendue à Stockholm à quelques reprises et lorsque nous avons entendu dire que Céline était à la recherche de chansons, nous nous sommes mis à écrire pour elle spécifiquement. C’est possible d’écrire des chansons émotives bien senties pour Céline, car elle les interprète de manière incroyable. C’est pour ça quelle touche autant les gens. »

Il faudrait vivre dans une caverne pour ne pas savoir qu’elle a souffert de manière extraordinaire en 2016 lorsque son mari et imprésario René Angélil et son frère Daniel sont morts à quelques jours d’intervalle, et les paroles de plusieurs des six chansons coécrites par Rodrigues en sont le reflet.

« Courage », qu’elle a coécrite avec Stephan Moccio et Alcock, s’ouvre sur ces paroles :

I would be lying if I said “I’m fine” / I think of you at least a hundred times / ’Cause in the echo of my voice I hear your words / Just like you’re there/I still come home from a long day/So much to talk about, so much to say / I love to think that we’re still making plans / In conversations that’ll never end/Courage, don’t you dare fail me now / I need you to keep away the doubts / I’m staring in the face of something new . . .

(librement : Je mentirais si je te disais que je vais bien/ Je pense à toi des centaines de fois/ Car dans l’écho de ma voix j’entends tes mots/ Comme si tu étais juste là/ J’ai toujours plein de choses à te raconter quand je rentre à la maison après une longue journée/ Je me plais à imaginer que nous avons encore des plans/ Et des conversations sans fin/ Courage, ne m’abandonne pas maintenant/ J’ai besoin de toi pour garder les doutes loin de moi/ Je dois affronter quelque chose de nouveau…)

« On a écrit ça avec Céline en tête à 100 % », dit Rodrigues. « On était dans la salle de piano de Stephan et les lumières étaient tamisées et on a tout fait pour écrire une chanson à laquelle elle s’identifie et qu’elle a envie de chanter. On s’est donné comme mission d’aller le plus loin possible dans l’émotion. On s’est demandé ce qu’une personne a besoin d’entendre pour trouver le courage de continuer. »

Il en va de même pour « Flying On My Own » (coécrite en compagnie de Elofsson et Anton « Hybrid » Mårtensson) et « Say Yes » (coécrite avec Elofsson il y a plusieurs années), deux chansons qui parlent d’être « ok », célibataire et prête à retourner dans le monde, tandis que la deuxième va plus loin et parle de vouloir revivre une histoire d’amour, mais de s’en empêcher. « The Chase », coécrite avec les Torontois Craig McConnell et Jessica Mitchell, parle de laisser tomber sa garde.

« C’est difficile de voir les choses de leur perspective », admet Rodrigues. « On peut faire des suppositions puis les mettre en corrélation avec d’autres histoires de votre passé ou de votre présent. Tout est une question de trouver un concept pertinent. »

Quant à « Nobody’s Watching », une autre collaboration avec Elofsson, c’est un « slow » qui aurait tout aussi bien pu se retrouver sur un album de Camila Cabello. « Même moi je trouvais que celle-là était un peu plus “champ gauche”. Je ne pensais pas que cette chanson serait retenue. On a tous été surpris. Je suis contente qu’elle ait pu s’amuser avec cette chanson. »

Céline Dion était récemment de passage à Toronto pour donner deux spectacles au Scotiabank Arena. Ce fut pour Rodrigues la chance d’entendre Céline chanter « Courage » dans sa ville natale et de la rencontrer de nouveau.

« On s’est vu rapidement dans les coulisses juste avant le spectacle. On s’est dit quelques mots et fait un câlin. Je ne me suis pas effondrée, cette fois-ci. Elle a été gracieuse, comme toujours. »



L’auteur-compositeur Laurent Bourque a dû faire une constatation plutôt inconfortable au sujet du deuxième album qu’il vient tout juste de compléter, près de deux ans après la parution de son premier, Pieces of Your Past qui a été encensé par la critique.

Pieces lui a d’ailleurs valu le Prix Étoile Stingray en 2014 et lui a permis de partir en tournée et de traverser d’innombrables frontières et plans d’eau. J’ai été en tournée pendant deux ans, ce fut une expérience géniale. J’ai visité l’Europe pour la première fois et j’ai adoré, mais à la fin de ma dernière tournée européenne à l’automne 2016, j’en avais vraiment ras le bol de ma présence et de mes habitudes sur scène, j’avais vraiment l’impression d’être ennuyeux. »

Bourque, qui se produit généralement en solo et parfois avec son percussionniste — et coauteur, à l’occasion — Jamie Kronick, ressentait un profond besoin de changement. « J’avais l’impression de ne plus être moi-même quand je jouais les pièces de cet album. Je crois que c’est normal ; les gens évoluent. »  Pourtant, le nouvel album que cet artiste né à Ottawa et habitant maintenant Toronto venait tout juste d’enregistrer ne lui plaisait pas.

Il l’a donc jeté.

Décision audacieuse s’il en est pour un nouveau venu dans le monde de la création musicale, Bourque s’est alors donné trois défis de taille : écrire 100 nouvelles chansons, commencer à écrire en compagnie d’autres artistes et, encore plus difficile, apprendre à jouer et à composer à l’aide d’un nouvel instrument — le piano. Tout ça n’est pas une mince tâche, mais il ne s’est imposé aucune date butoir.

Il ne faut jamais rater un événement SOCAN !

Laurent Bourque a rencontré David Monks, du groupe Tokyo Police Club, lors d’une réception pour les Grammys organisée par la SOCAN à Los Angeles. Le fruit de cette rencontre est « Wait & See », l’une des pièces les plus remarquables de Blue Hour.

« On a cliqué, on a beaucoup parlé d’écriture de chansons durant les quelques heures qu’on a partagées là-bas. Je lui ai parlé de mon plan d’écrire 100 chansons et il m’a dit que j’étais dingue. Ça l’intéressait, malgré tout, car lui aussi écrit beaucoup. On s’est rendus à un studio de répétition de L.A. appelé Bedrock où il y a des salles d’écriture avec un piano et on peut louer une guitare pour 10 $. On a loué une de ces salles pour trois heures et on en est ressortis avec “Wait & See”. Il s’est passé quelque chose de très important pour moi ce jour-là sur le plan personnel. C’est devenu mon premier voyage de co-écriture à L.A…. J’étais aux anges après notre séance, car j’étais totalement emballé par notre chanson. »

L’écriture de chansons vient tout naturellement à Bourque, mais le faire en compagnie de quelqu’un d’autre et sur un instrument qu’il ne connaît pas a apporté une énergie renouvelée au processus. Changer d’instrument à mi-chemin dans sa carrière a eu un profond impact sur Bourque, pour qui l’écriture est complètement différente au piano qu’à la guitare.

« C’est très différent pour moi, car je ne sais pas grand-chose du piano », confie-t-il. « Je joue de la guitare depuis l’âge de neuf ans, je connais cet instrument sur le bout des doigts… Mais le hic, c’est que cela a fini par vouloir dire que j’étais prévisible. Je savais exactement où j’allais me rendre si je collais deux accords ensemble. Mais au piano, tout était nouveau. Je n’avais pas d’instinct, c’était totalement essai et erreur. Tout était différent et les chansons qui en ont résulté étaient très différentes. »

Il décrit la nouvelle musique sur la version finale de l’album lancé récemment, Blue Hour, comme plus mélodique et étoffée. « Je crois que ce que j’ai fini par faire, étant donné que je ne suis pas un pianiste, c’est d’être forcé d’écrire les mélodies avec ma voix plutôt que mes mains », explique l’artiste. « La chanson “Blue Hour” n’a que deux accords et c’est en partie parce que je ne pouvais pas en jouer plus à ce moment-là. Je ne savais pas vraiment ce que je faisais. J’ai dû me forcer et trouver de meilleures mélodies avec ma voix, car mon talent au piano était tellement rudimentaire. »

En fin de compte, Bourque a écrit environ 150 chansons et participé à une cinquantaine de séances de co-écriture. Seulement quatre ou cinq de ces chansons collaboratives se sont retrouvées sur Blue Hour, mais les répercussions sur la métamorphose de son écriture se feront sans doute ressentir pendant de nombreuses années.